PARIS (© Reuters 2022) – L’État va renforcer son suivi du parc nucléaire d’EDF pour s’assurer que la France aura suffisamment de centrales en mesure de produire de l’électricité l’hiver prochain, a-t-on appris mercredi auprès du ministère de la Transition énergétique.
EDF est confronté à un programme de travaux de maintenance particulièrement chargé qui, conjugué à des problèmes de corrosion, fait chuter la disponibilité du parc nucléaire et renforce les inquiétudes pour l’hiver 2022-2023 alors même que le secteur de l’énergie en Europe traverse une grave crise liée à la guerre en Ukraine.
L’État et EDF sont convenus en début de semaine de procéder désormais à « des points de suivi » mensuels sur la performance du groupe en matière de maintenance et sur la disponibilité du parc et l’objectif sera de s’appuyer sur ces rendez-vous pour donner « le maximum de transparence » et une information « condensée et accessible » au marché, a indiqué à Reuters le cabinet de la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher.
« On est en train de travailler sur la mise sous contrôle du parc (…) et de s’assurer que graduellement on revient à des niveaux de disponibilité en phase avec les meilleures pratiques internationales et que, dès cet hiver, on sécurise le plan de maintenance pour être à la disponibilité attendue pour passer l’hiver« , a-t-on ajouté de même source.
Dans un rapport publié mardi, la Commission de régulation de l’énergie a estimé que les prix de l’électricité à terme sur le marché français, supérieurs au reste de l’Europe et affichant même un écart historique avec les prix allemands, reflétaient « la crainte (…) quant au risque d’un déséquilibre offre/demande » l’hiver prochain.
Grâce au suivi renforcé de la disponibilité du parc nucléaire et à des efforts de maîtrise des consommations, le gouvernement espère « limiter les anticipations un peu irrationnelles des acteurs« , a-t-on indiqué au ministère de la Transition énergétique.
L’exécutif a annoncé le 19 juillet son intention de monter à 100% du capital d’EDF pour un montant de 9,7 milliards d’euros, ce qui lui donnera les coudées franches pour diriger le groupe alors qu’EDF doit faire face à d’importants besoins de financement pour prolonger la durée de vie de son parc nucléaire, construire de nouveaux réacteurs et se développer dans les énergies renouvelables. (Voir NDLR ci-dessous)
Reportage Benjamin Mallet et Caroline Pailliez ; édité par Jean-Stéphane Brosse, publié le 27/07/2022 à 16h45
NDLR : « … et se développer dans les énergies renouvelables. » Cela fait des années que l’État, tous gouvernements confondus, nous fait cette promesse et que systématiquement il reste très en dessous de ces propres objectifs …lesquels ne sont pourtant pas assez ambitieux au regard des enjeux ! La raison : l’idéologie nucléaire qui absorbe des sommes considérables et qui n’intéresse pas les investisseurs privés d’où la nationalisation d’EDF. Ce seront donc les contribuables (c’est-à-dire nous donc vous aussi…) qui financeront cette folle aventure ! Je souhaite bon courage à nos enfants ainsi qu’à leurs descendants. Ils nous maudiront très probablement. Et comme la théorie du « en même temps » ne fonctionne pas, entre renouvelable ou nucléaire, l’État a (depuis toujours) choisi le nucléaire.
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