Dans une émission sur France Inter, le président de l’association « Stop EPR ni à Penly ni ailleurs » a abordé la possible arrivée des Chinois dans le nucléaire français. Détails.
« On veut que les choses soient claires », martèle Alain Correa, président de l’association « Stop EPR ni à Penly ni ailleurs« . À quelques jours du débat public organisé le 27 octobre 2022 à Dieppe (Seine-Maritime), celui qui se documente activement sur le domaine du nucléaire est inquiet.
Et il l’a fait savoir dans le cadre de l’émission phare Le Téléphone Sonne sur France Inter.
Dans une période de crise énergétique où la France n’est pas au mieux de sa forme financièrement parlant, il craint qu’après des centaines de milliards d’euros investis dans le nucléaire, le pays rebondisse totalement sur autre chose.
« On nous fait miroiter l’EPR 2 mais on ne sait pas ce qu’il a dans le ventre et s’il va voir le jour, dit Alain Correa. L’hypothèse que ce soit un réacteur chinois viendrait à point nommé. »
« La Chine a le savoir-faire »
Cette hypothèse, il la doit notamment au journaliste français Marc Enderweld. Dans son ouvrage L’Emprise, ce dernier aborde l’intensification des relations entre la Chine et la France ces dernières années.
Lui ainsi que divers acteurs du nucléaire français pensent que les Chinois finiront par investir dans le nucléaire français. Et ce, en construisant des Hualong, des réacteurs chinois de 1 000 à 1 100 MW.
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« La Chine a le savoir-faire au niveau de la construction et de la maintenance, elle en construit régulièrement alors qu’au fil des années, nous avons perdu la main. Elle nous a dépassés sur le sujet même si elle rencontre des difficultés sur certains réacteurs. » (Alain Correa, Président de l’association Stop EPR, ni à Penly ni ailleurs)
Ce qu’il craint : que la France privilégie le gain économique et de temps qu’offriraient les Chinois. Mais aussi la main-d’œuvre. Alors que dans la région de Dieppe, on annonce la création de 10 000 emplois dans le cadre des deux EPR 2, qu’en serait-il si demain on apprenait que 10 000 Chinois allaient investir la région ?
Autre élément d’inquiétude : la présidente de la commission nationale du débat public, Chantal Jouanno, est également membre de France China Foundation, visant à rassembler les hauts potentiels chinois et français d’horizons variés.
Bref, beaucoup de paramètres qui renforcent, selon Alain Correa, l’hypothèse du journaliste français. Maintenant, il espère qu’avec la dizaine de débats publics prévus, la situation soit clarifiée. De son côté, avec son association, il compte faire part de ses préoccupations aux Dieppois lors du débat.
Par Maxime Cartier, publié le 20 octobre 2022 à 15h17
Photo en titre : Alain Correa attend de voir si à Penly (Seine-Maritime), on parlera bien d’EPR 2 ou d’autre chose. (©Les Informations Dieppoises)
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