À l’arrêt, un réacteur de la centrale nucléaire de Cattenom (Moselle) pourrait être redémarré en novembre sans avoir été réparé, d’après Greenpeace Luxembourg.
Plusieurs réacteurs de la centrale nucléaire de Cattenom (Moselle) sont actuellement à l’arrêt pour permettre des contrôles, expertises et réparations en lien avec la recherche de corrosion sous contrainte.
Concerné par cet arrêt, le réacteur n°1 doit être remis en fonctionnement le 8 novembre prochain. Mais d’après Greenpeace Luxembourg, « c’est irresponsable et scandaleux de redémarrer le réacteur sans réparer les soudures touchées par la corrosion sous contrainte ».
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Le réacteur n°1 serait redémarré sans être réparé
Contacté par Actu Luxembourg, Roger Spautz, chargé de campagne nucléaire au sein de Greenpeace au Grand-Duché, explique qu’une réunion de comité auquel il est membre a eu lieu le 7 octobre dernier à la centrale de Cattenom concernant la corrosion sous contrainte.
« On a appris que six soudures étaient concernées ou atteintes sur le réacteur n°3. Des analyses sont en cours et les pièces défectueuses seront remplacées. Sur le réacteur n°1, par le biais d’ultrasons, ils ont trouvé l’indication d’une fissure sur une soudure », relate Roger Spautz.
Malgré tout, une réunion du haut comité pour la transparence et l’information sur la sécurité nucléaire a suivi. Celle-ci aurait été l’occasion pour EDF d’évoquer son « intention de redémarrer le réacteur n°1 en novembre sans réparer cette partie défectueuse », selon Roger Spautz.
Ce dernier explique qu’ « ils auraient pour intention de programmer l’arrêt du réacteur au mois de mars 2023 pour faire les réparations ». Mais selon lui : « Il faudrait réparer, remplacer les pièces concernées et ne pas redémarrer pour plusieurs mois ».
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Des « microfissures » selon la centrale
Néanmoins, EDF ne peut pas redémarrer le réacteur n°1 sans un accord bien particulier : « Le président de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) est intervenu pour dire que ce n’était pas une chose acquise et que l’ASN doit donner son accord », explique Roger Spautz.
Contactée par nos soins, la centrale nucléaire de Cattenom se veut rassurante : « Il s’agit de microfissures [sur le réacteur n°1] qui, en l’état, ne remettent pas en cause l’intégrité des circuits ».
C’est ce qui a été précisé dans leur dossier de justification livré à l’ASN. Un document nécessaire pour obtenir l’accord concernant le redémarrage du réacteur dans les prochaines semaines avant un arrêt programmé l’année prochaine.
À l’heure d’aujourd’hui, la centrale confirme que le réacteur n°1 est toujours en « arrêt pour maintenance » et que la « phase de contrôle du circuit des réacteurs » est toujours en cours.
Par Ninon Oget, publié le 27 octobre 2022 à 11h16
Photo en titre : La centrale nucléaire de Cattenom, en Moselle. (©Illustration/Adobe Stock)
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