TROUVER DU COMBUSTIBLE NUCLÉAIRE NON-RUSSE : L’URGENCE DU GOUVERNEMENT BULGARE

Le Parlement bulgare a contraint le gouvernement intérimaire à accélérer la procédure de conclusion d’un contrat de fourniture de combustible nucléaire non russe pour sa centrale nucléaire.

La centrale de Kozloduy fonctionne en effet à l’aide de deux réacteurs nucléaires soviétiques qui, jusqu’à présent, n’ont été alimentés qu’avec du combustible russe.

La proposition d’accélérer la procédure d’obtention de combustible nucléaire non russe a été avancée par le GERB, le parti de l’ancien Premier ministre Boyko Borissov.

Selon le parti, le gouvernement doit de toute urgence garantir la sécurité énergétique et nationale du pays en apportant une alternative énergétique pour la centrale nucléaire.

De nombreux législateurs ont soutenu la proposition du GERB, de sorte que le gouvernement intérimaire doit maintenant veiller à ce que la première livraison de combustible non russe ait lieu au plus tard en avril 2024. En outre, l’accord doit être totalement indépendant des fournisseurs russes, selon la décision du Parlement.

Le Conseil des ministres doit prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir les activités de l’Agence de réglementation nucléaire en matière d’autorisation et de chargement du combustible nucléaire non russe d’ici 2024, indique également la décision du Parlement.

Celle-ci n’a été contestée que par le Parti socialiste bulgare pro-russe et le parti anti-européen pro-russe, Vazrazhdane, qui estiment que la proposition a été avancée par le GERB afin de faire profiter les intérêts de la société américaine Westinghouse.

« La moitié des réacteurs ukrainiens fonctionnent avec du combustible de Westinghouse. Cependant, je le répète encore une fois — il n’est pas dit que le combustible proviendra de Westinghouse. Il est dit ici que le combustible ne doit pas avoir de composants russes pour éviter les sanctions », a déclaré le parti Vazrazhdane à propos de la proposition.

En réponse, le président de la commission de l’Énergie, Delyan Dobrev (GERB), a indiqué que le combustible pourrait provenir de la société française Framatome ou de la société américaine Westinghouse.

Rosen Hristov a indiqué que Framatome travaille déjà à l’élimination des technologies et des composants russes et qu’elle sera débarrassée des technologies russes d’ici quelques années. La centrale nucléaire de Kozloduy dispose d’un contrat avec la société russe TVEL pour la fourniture de combustible nucléaire frais jusqu’à la fin de 2024.

La Bulgarie a assuré la fourniture de combustible pour le rechargement annuel d’un de ses réacteurs nucléaires jusqu’à la fin de 2024. Pour l’autre, du combustible est disponible pour le remplacement partiel en 2027.

La centrale nucléaire produit environ 1/3 de l’électricité du pays et est essentielle au maintien des exportations d’électricité vers les pays voisins.

Par Krassen Nikolov, EURACTIV Bulgarie, traduit par Arthur Riffaud, publié le 10 novembre 2022 à  7h20, mis à jour à 10h34

Photo en titre : Le Conseil des ministres doit prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir les activités de l’Agence de réglementation nucléaire en matière d’autorisation et de chargement du combustible nucléaire non russe d’ici 2024, indique également la décision du Parlement. [EPA PHOTO/ MLADEN ANTONOV]

https://www.euractiv.fr/section/energie/news/trouver-du-combustible-nucleaire-non-russe-lurgence-du-gouvernement-bulgare/