L’Agence internationale de l’énergie atomique, présente sur la centrale nucléaire de Zaporijia, fait état d’explosions ce dimanche. Moscou et Kyiv s’accusent mutuellement d’être à l’origine des bombardements.
Le niveau d’inquiétude remonte en flèche. L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) signale ce dimanche midi de «puissantes explosions» dans le secteur de la centrale ukrainienne de Zaporijia, la plus grande d’Europe et occupée par l’armée russe depuis mars. Annonce faite ce dimanche par Rafael Grossi, le directeur général de l’AIEA : «L’information est extrêmement perturbante. Des explosions sont survenues sur le site de cette grande centrale nucléaire, ce qui est totalement inacceptable.»
Comme à leur habitude depuis plusieurs mois, Moscou et Kyiv se sont mutuellement accusés d’être à l’origine des bombardements sur la centrale, sous contrôle russe mais située non loin de la ligne de front.
C’est la Russie la première qui a accusé l’Ukraine d’avoir bombardé de nouveau le site industriel, tout en assurant que le niveau de radiation y restait «conforme à la norme». «Le régime de Kyiv ne cesse pas les provocations afin de créer la menace d’une catastrophe à la centrale nucléaire de Zaporijia», a affirmé l’armée russe dans un communiqué qui assure que plus d’une vingtaine d’obus «de grand calibre» ont été tirés entre samedi et dimanche, notamment entre les blocs énergétiques numéro 4 et 5. Toujours selon le communiqué, c’est le toit d’un «bâtiment spécial», à proximité de ces deux blocs, qui aurait été visé.
L’édifice abrite notamment un dépôt de combustible nucléaire selon Renat Kartchaa, un responsable du producteur russe d’électricité nucléaire Rosenergoatom, cité par l’agence officielle TASS.
Quelques minutes plus tard, c’est l’agence nucléaire ukrainienne qui a accusé la Russie d’être à l’origine du bombardement. «Ce matin du 20 novembre 2022, à la suite de nombreux bombardements russes, au moins 12 frappes ont été enregistrées sur le site de la centrale nucléaire de Zaporijia», a déclaré Energoatom, accusant les Russes d’«organiser une fois de plus un chantage nucléaire et mettre le monde entier en danger».
Emmanuel Macron s’est entretenu dimanche avec le directeur général de l’AIEA sur la situation. Après cet entretien, le président français «parlera probablement cet après-midi» au président ukrainien Volodymyr Zelensky selon l’Élysée.
Mis à jour à 13 h 30 avec la réaction de l’agence nucléaire ukrainienne.
Mis à jour à 14h23 avec l’entretien d’Emmanuel Macron et de Rafael Grossi
Par LIBÉRATION et AFP, publié le 20 novembre 2022 à 12h38, dernière mise à jour à 14h23
Photo en titre : La centrale de Zaporijia et ses six réacteurs, le 7 novembre dernier. (Valentyn Ogirenko/REUTERS)
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