Les autorités n’ont pas donné de détails sur l’activité du site visé, mais l’Iran possède plusieurs complexes de recherche nucléaire connus dans cette région, dont une usine de conversion d’uranium nécessaire à la confection d’une bombe atomique.
L’Iran a affirmé, dans la nuit de samedi 28 janvier à dimanche 29 janvier, avoir repoussé une attaque sur un site militaire situé à Ispahan, dans le centre du pays.
« Une attaque, qui a échoué, a été menée en utilisant des drones sur l’un des complexes d’équipements du ministère de la défense », a expliqué ce dernier, cité par l’agence IRNA, ajoutant qu’elle n’avait causé que « des dégâts mineurs à la toiture » d’un bâtiment.
« L’attaque, qui s’est produite samedi vers 23 h 30 [21 heures à Paris], n’a pas provoqué de perturbation dans le fonctionnement du complexe », a affirmé le ministère qui précise que l’un des drones a été détruit par le système de défense antiaérienne du site, tandis que les deux autres ont explosé.
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Pas de victime
Une vidéo largement diffusée sur les réseaux sociaux dont l’Agence France-Presse n’a pu vérifier l’authenticité montre une vive explosion sur le site et des images de véhicules de secours se dirigeant ensuite vers la zone.
Le vice-gouverneur de la province d’Ispahan, Mohammad Reza Jan-Nesari, a également déclaré à la télévision, que l’attaque n’avait « pas fait de victime », en ajoutant qu’une enquête avait été ouverte pour en définir les causes.
Les autorités n’ont pas donné de détails sur l’activité du site visé, localisé dans le nord de la grande ville d’Ispahan.
L’annonce de cette attaque s’inscrit dans un contexte tendu sur fond de mouvement de contestation en Iran à la suite de la mort de Mahsa Amini en septembre, d’accusations par certains pays de fournitures par Téhéran de drones à l’armée russe pour la guerre en Ukraine, et de divergences persistantes sur le dossier nucléaire.
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Programme nucléaire
L’Iran possède plusieurs sites de recherche nucléaire connus dans cette région, dont une usine de conversion d’uranium. En avril 2022, Téhéran avait annoncé avoir commencé à produire de l’uranium enrichi à 60 % sur le site de Natanz, se rapprochant des 90 % nécessaires à la confection d’une bombe atomique.
Les négociations pour relancer l’accord sur le nucléaire de 2015 conclu entre l’Iran, l’Union européenne et six grandes puissances, sont au point mort après la sortie des États-Unis en 2018. Cet accord visait à empêcher Téhéran de se doter de l’arme atomique, un objectif que l’Iran a toujours nié poursuivre.
Le programme nucléaire a été la cible de plusieurs campagnes de cyberattaques, sabotages et assassinats ciblés de scientifiques. L’Iran a ainsi accusé Israël d’avoir mené plusieurs actions secrètes sur son sol, dont un attentat perpétré, selon Téhéran, au moyen d’une mitrailleuse commandée par satellite, ayant tué un physicien nucléaire de premier plan, Mohsen Fakhrizadeh, en novembre 2020.
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Par Le Monde avec AFP, publié le 29 janvier 2023 à 04h14, mis à jour à 09h23
Image en titre : carte des principaux sites nucléaires connus (publié par Alternatives Économiques)
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