Ce samedi 15 juillet 2023, l’association Nucléaire en Questions, basée à Caen (Calvados), a organisé une conférence et des échanges autour de l’usine d’Orano à Coutances (Manche).
L’association Nucléaire en Questions, basée à Caen (Calvados) depuis 2017 et à l’origine de Grande Marche de la Hague à Paris pour un débat sur le nucléaire et la transition énergétique en juillet 2021, donne, au cours de l’été 2023, à travers la Normandie, avec l’appui de plusieurs associations de la région, une vingtaine de conférences pour informer le public sur le nucléaire.
« Un sujet complexe. Il n’y a pas que des antinucléaires, on est aussi là pour proposer des idées pour faire autrement. » (Françoise Laouenan, membre du collectif Sortir du nucléaire-Pays de Saint-Malo)
Au cours de l’après-midi de ce samedi 15 juillet 2023, aux Unelles à Coutances (Manche), une conférence animée par David Boilley, président de l’Association pour le contrôle de la radioactivité dans l’Ouest (Acro) et docteur en physique nucléaire, a nourri les échanges avec une quinzaine de personnes.
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Un descriptif de ce qu’est le retraitement des combustibles usés, avec ce qui se fait dans la Hague ainsi qu’ailleurs dans le monde.
« Dans de nombreux pays, le nucléaire fonctionne avec des déchets ultimes. D’autres pays, comme la France, utilisent les combustibles usés pour les retraiter par la suite ». (David Boilley, Président de l’Association pour le contrôle de la radioactivité dans l’Ouest (Acro) et docteur en physique nucléaire)
Le public, venu en petit nombre assister à cet événement également diffusé sur les réseaux sociaux, a pu apprendre ce qu’est le combustible Mox, utilisé par 22 réacteurs français, qui recycle une partie du plutonium des combustibles usés des réacteurs dans un combustible mixte uranium-plutonium.
L’entreposage, la grande interrogation
La question de l’entreposage des rebuts de Mox d’Orano a été abordée pour glisser rapidement sur le projet d’EDF et sa nouvelle piscine prévue pour entreposer ces derniers durant un siècle. Sur le site d’Orano, les piscines actuelles du même type seront en effet saturées d’ici à 2030.
« EDF a l’habitude d’avoir du retard sur ses projets, non ? », lance David Boilley, avec un soupçon d’ironie en ciblant les années de retard pris sur l’EPR de Flamanville.
« Si c’est la même chose pour ce projet, où sera entreposé le Mox après 2030 alors qu’il n’y aura plus de place ? Sachant qu’il faut dix ans pour la construire. » David BoilleyPrésident de l’Association pour le contrôle de la radioactivité dans l’Ouest (Acro) et docteur en physique nucléaire.
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L’électricien français a avancé ce projet de piscine pour une mise en service en 2034. Pour lutter contre le temps, plusieurs solutions sont envisagées par Orano pour gérer ce problème d’entreposage. « Un plan B avec la densification de ses piscines et un plan C avec un entreposage à sec. »
« Si on ne peut plus décharger les combustibles d’une centrale, on doit arrêter une partie du parc ? », s’interroge un des participants. L’exemple du Japon et de l’épisode de l’usine de Fukushima en 2011 a été pris. « En France, on retraite, on vide les piscines, mais nous sommes à flux tendu », répond David Boilley. Au pays du Soleil levant où 30 % de l’électricité est produite par le nucléaire, contre 60 % en France, « le parc nucléaire s’est effondré avec l’arrêt de cinquante-quatre réacteurs en treize mois ».
Ce projet estimé à 1,25 milliard d’euros « sera situé à 250 mètres de certaines maisons », s’indigne Marie Tassel, membre du collectif local de la Hague, Piscine nucléaire stop. « Petit à petit, le sujet commence à être connu plus loin que la population. Même les élus sont parfois perdus. »
Nucléaire en Questions, 2, rue Thibout-de-la-Fresnaye, Caen. Tél. : 06 08 43 46 11. Courriel : nucleaireenquestions@gmail.com.
Par Sebastien Lucot, publié le 16 juillet 2023 à 12h10
Photo en titre : Aux Unelles de Coutances (Manche), Sortir du nucléaire du Pays de Saint-Malo a présenté son nouvel outil d’information sur l’énergie nucléaire et les énergies renouvelables : « Le jeu de l’oietruche ». (©Sébastien LUCOT)
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