La hausse de 10 % du tarif réglementé de l’électricité est la suite mais pas la fin d’une longue série d’augmentations. En deux ans, depuis 2021, cette hausse est de 30 %. Et tous les analystes s’accordent à dire qu’elle va se poursuivre. Une des raisons de cette dérive est la politique nucléaire choisie par le gouvernement, qui va s’imposer à tous sans un vrai débat démocratique sur la question. Les 6 premiers EPR mis en chantier ont un budget prévisionnel de 50 milliards d’euros : EDF comme le reste de la filière nucléaire, n’ayant plus d’argent à investir, c’est l’État (et donc nous, les consommateurs d’électricité et les contribuables), qui « à l’insu de notre plein gré », allons devoir les financer.
Lorsque l’on sait que ce budget sera très probablement explosé, comme cela a été le cas pour celui du très défectueux EPR de Flamanville, passé de 3,3 à 20 milliards d’euros (ou celui d’Olkiluoto en Finlande, du même ordre), comme cela commence à être le cas pour les deux EPR en construction au Royaume-Uni, on peut s’attendre à une catastrophe financière pour les français. Et huit EPR supplémentaires sont prévus par la suite. D’autant qu’il faudra rajouter le coût du traitement des déchets et celui du démantèlement des vieilles centrales, tous deux largement sous-estimés, et non maitrisés par la filière qui se lance dans des fuites en avant désastreuses, comme le projet de stockage souterrain en grande profondeur Cigéo (25 milliards d’euros).
À cette catastrophe économique vient se rajouter un désastre écologique, car le coût pharaonique du nucléaire étouffe les investissements dans les énergies renouvelables (Enr), que la filière nucléaire s’acharne à contrecarrer par tous les moyens : rien d’étonnant à ce que la France soit le seul pays européen à ne pas avoir atteint ses objectifs en matière de renouvelable : c’est aussi le seul à avoir cette obsession folle de l’atome.
Au moment où les énergies renouvelables photovoltaïques et éoliennes s’autofinancent sans aide de l’État, le gouvernement choisit l’énergie nucléaire très coûteuse et va faire payer les Français. Pourtant, de nombreuses études (RTE, ADEME, Négawatt, …) montrent qu’il est possible de satisfaire nos besoins énergétiques en 2050 uniquement avec des énergies renouvelables.
Or l’urgence écologique est absolue et immédiate : seules les énergies renouvelables peuvent fournir très vite de l’énergie décarbonée, alors que les EPR mettront une ou plusieurs dizaines d’années à être vraiment opérationnels -s’ils le sont vraiment un jour. Une autre urgence est la rénovation énergétique globale des bâtiments et les aides manquent pour être suffisamment incitatives.
Pour toutes ces raisons, SDN Bugey dénonce les choix irrationnels faits par le gouvernement et de nombreux élus locaux de notre région (mais pas tous !), et demande l’arrêt immédiat du programme des EPR, ainsi que le lancement d’un véritable débat démocratique sur la politique énergétique du pays, en lieu et place de la parodie qui en a été faite jusqu’à présent.
Communiqué de presse de SDN Bugey publié le 02/08/2023
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