Dans un entretien de presque deux heures, Alexandre Loukachenko répète que la guerre « aurait pu » être évitée.
Depuis le début du conflit, il incarnait un soutien indéfectible au président russe Vladimir Poutine.
Par ailleurs, le Biélorusse met en garde et menace d’utiliser l’arme nucléaire en cas « d’agression« .
C’est une sortie inattendue. Jeudi 17 août, le président biélorusse Alexandre Loukachenko s’est exprimé dans une interview accordée à une journaliste ukrainienne, sur Youtube. Interrogé au sujet de l’explosion du conflit en février 2022, Alexandre Loukachenko estime qu’il « fallait éviter » la guerre. « On aurait pu l’éviter », martèle-t-il. « Aujourd’hui, on peut encore l’arrêter et à l’époque, on aurait pu l’éviter« , ajoute le Biélorusse.
Un message osé qui pourrait être directement adressé à son allié russe, le président Vladimir Poutine. Selon l’ancien adjoint du coordonnateur national du renseignement, Jérôme Poirot, Alexandre Loukachenko « tacle très fortement Vladimir Poutine » avec cette sortie sur la guerre en Ukraine.
« Il essaie – et il y arrive plutôt bien ces dernières semaines – de se détacher de l’emprise de Vladimir Poutine. On l’a vu avec l’accueil des [membres de la milice] Wagner [après le coup de force avorté]. On l’a vu lors de leur dernière rencontre bilatérale. [Alexandre Loukachenko] est en train de retourner la partie en sa faveur », ajoute Jérôme Poirot sur LCI.
« Si quelqu’un nous agresse nous utiliserons sans attendre la totalité de notre arsenal [nucléaire] » (Alexandre Loukachenko, président de la Biélorussie)
D’origine ukrainienne, Diana Panchenko – la journaliste qui mène l’entretien – a été épinglée en janvier dernier par le Service de sécurité ukrainien (SBU) pour avoir justifié « les crimes de guerre de l’occupant russe », notamment à Marioupol. Avant la guerre, elle travaillait pour des chaînes de télévisions appartenant à Viktor Medvedtchouk, un homme d’affaires ukrainien proche de Vladimir Poutine. Depuis le 15 janvier dernier, elle est visée par des sanctions économiques de Kiev pour ses liens présumés avec la Russie.
Dans ce même entretien, long de presque deux heures, Loukachenko prévient à nouveau qu’il ripostera à toute agression extérieure y compris avec l’arme nucléaire déployée par Moscou sur son territoire depuis le mois de juin dernier. « L’armement nucléaire qui se trouve en Biélorussie ne sera pas utilisé tant que personne ne nous agressera. Sinon, à quoi bon le transférer ici ? Par contre, si quelqu’un nous agresse, nous utiliserons sans attendre la totalité de notre arsenal », assume-t-il.
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En guise de conclusion, et malgré des propos qui peuvent apparaître comme éloignés de la ligne du Kremlin, le président biélorusse assure qu’il viendra toujours en aide à la Russie.
Par B.L. Reportage vidéo : Eléazar Toulon, source : TF1 Info
Publié le 18 août 2023 à 9h32
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