IL N’Y A PAS QU’EN FRANCE : AU QUÉBEC, RETOUR DU NUCLÉAIRE ET DESTRUCTIONS DES MILIEUX HUMIDES : BILAN CATASTROPHIQUE DE LA CAQ

En ouvrant la porte à un retour du nucléaire, François Legault a démontré une insouciance téméraire pour les générations futures. Son bilan, sur la destruction des milieux humides, est la cerise sur le sundae de son incurie en environnement. (1)

Les tenants du laisser-faire économique et environnemental, comme la CAQ (2), nous font croire qu’une réponse technologique pourra nous éviter l’obligation d’agir immédiatement pour réduire les gaz à effet de serre (GES).

C’est de la pensée magique qui ne fait que pelleter dans la cour des générations futures les déchets de notre génération.

Une de ces solutions miracles serait le nucléaire.

Outre les catastrophes, comme celles de Tchernobyl, de Fukushima ou de Three Mile Island, l’autre problème majeur, c’est qu’aucune technologie n’existe pour éliminer les risques à long terme des déchets nucléaires. Aucune !

DU JARGON À LA PLACE D’ACTION

Le jargon autour des questions environnementales est assez opaque.

Le fédéral nous raconte que lors de la prochaine réunion de la Conférence sur les changements climatiques à Dubaï (!), le Canada souhaitera éliminer les projets d’énergie fossile avec des GES « sans mesure d’atténuation » !

Dans la vraie vie, ça veut dire que l’exploration et l’exploitation du pétrole et du gaz – à Dubaï et ailleurs – continueront comme avant.

Ce ne sont donc que des paroles en l’air, une feuille de vigne pour aider Trudeau à cacher son inaction.

Le fédéral promet aussi depuis longtemps d’éliminer les subventions aux compagnies pétrolières. Guilbeault vient de l’annoncer à nouveau.

Sauf qu’il y a un petit mot qui s’est ajouté dans cette promesse : « inefficaces ». Ottawa va donc maintenir les subventions aux compagnies pétrolières qu’il juge bonnes ou efficaces.

Trudeau a acheté un oléoduc avec plus de 30 milliards de dollars de l’argent des contribuables pour augmenter la production et l’exportation du pétrole des sables bitumineux.

On le voit, c’est plutôt la foutaise environnementale du tandem Trudeau/Guilbeault qui est « sans mesure d’atténuation » !

DÉPÔTS GÉOLOGIQUES EN PROFONDEUR

Une des raisons qui a motivé Pauline Marois à prendre sa décision très courageuse de sortir le Québec du nucléaire, c’était le risque réel qu’on devienne la poubelle nucléaire de tout le Canada.

En effet, la Commission canadienne de sûreté nucléaire, depuis des décennies, cherche un lieu pour stocker ces déchets dans le « bouclier canadien ». Devinez où se trouve la plus grande partie dudit bouclier ? Eh, oui, au Québec.

En fermant Gentilly-2, en plus de l’élimination du danger immédiat d’une catastrophe, il devenait impossible pour le fédéral de shipper (3) les déchets des nombreuses centrales ontariennes chez nous, et tant mieux !

Rouvrir Gentilly serait de la folie environnementale, économique et sociale. Une folie anti-développement durable. Mais Legault ne ferme pas la porte à cette idée ! Quelle honte.

LE SACCAGE CONTINUE

Comme Le Journal le rapportait hier, 98% des demandes de destruction des milieux humides ont été acceptées par le gouvernement de la CAQ.

Pour tenter de masquer son piètre bilan en environnement, François Legault utilise la même stratégie que Justin Trudeau: un ministre qui maîtrise le jargon environnemental, mais qui ne ferait rien pour embêter promoteurs ou pétroliers.

Par THOMAS MULCAIR, publié le jeudi, 17 août 2023 à 11h30

NDLR

  • 1 : sundae en québécois familier : coupe de crème glacée. Cette formule équivaut à notre « cerise sur le gâteau»
  • 2 : CAQ : parti politique de centre droit
  • 3 : shipper : envoyer

https://www.journaldemontreal.com/2023/08/17/retour-du-nucleaire-et-destructions-des-milieux-humides-bilan-catastrophique-de-la-caq