La Corée du Nord a affirmé mercredi 6 janvier 2016 avoir mené un nouvel essai nucléaire, plus précisément, un test de bombe à hydrogène (ou thermonucléaire, dite « bombe H« ) « miniaturisée« . Impossible pour l’heure de savoir s’il s’agit effectivement d’une bombe H, comme le clame le dirigeant Kim Jong-Un.
Les experts analysent l’ampleur du séisme afin de déduire l’énergie dégagée pour en tirer les premières conclusions sur la nature de l’essai. D’après l’institut américain de géologie, la magnitude est évaluée à 5,1, plusieurs experts cités par le « DailyMail » affirment qu’il ne s’agissait pas d’une bombe H, mais de sa petite sœur la bombe A.
La différence entre les différentes armes nucléaires tient à leur fonctionnement : la bombe A provoque une explosion nucléaire par une fission d’atome (d’uranium 235 ou de plutonium 239), tandis que la bombe H crée une explosion en cumulant une bombe A et une fusion d’isotopes (de deutérium ou de tritium).
De fait, la bombe H a un potentiel de déflagration bien plus important que la bombe A, dont les puissances sont calculées en équivalent de milliers de tonnes de TNT (dits « kilotonnes »). La bombe H la plus puissance jamais testée – la Tsar Bomba soviétique – a affiché une puissance de 50.000 kilotonnes, soit plus de 3.000 fois plus que la bombe A larguée par les États-Unis sur Hiroshima en août 1945, qui a fait 140.000 morts et a provoqué un séisme de magnitude 6.
Jusqu’à présent, la Corée du Nord a conduit plusieurs tests de bombe A, dont la plus la puissante est estimée entre 6 à 7 kilotonnes.
Scénario catastrophe
Si l’on ne connait pas encore précisément la puissance de l’arme nucléaire testée ce mercredi, le tabloïd britannique « DailyStar » illustre déjà l’effet dévastateur qu’aurait une telle bombe sur Londres, à l’aide de l’outil Nuke Map.
Avec l’aide du même outil qui évalue le nombre potentiel de victimes, « L’Obs » a imaginé les dégâts que pourrait causer l’explosion de la bombe nord-coréenne sur différentes grandes villes du monde. Il convient toutefois de rappeler que la Corée du Nord ne dispose pas (encore ?) de missiles d’une portée suffisante pour toucher des villes européennes.
Pyongyang dispose de missiles sol-sol avec une portée jusqu’à 160 km, menaçant essentiellement la Corée du Sud. Toutefois, certains observateurs estiment que le pays dispose aussi de missiles de moyenne portée (entre 2.500 et 4.000 km), capables de menacer le Japon, la Chine, l’Inde ou les bases américaines situées sur l’île de Guam dans le Pacifique.
Si une bombe de 10 kilotonnes tombait au niveau de :
Paris : 161.550 morts
Marseille : 42.420 morts
Lyon : 34.370 morts
Berlin : 44.420 morts
Londres : 59.500 morts
Séoul : 110.850 morts
Tokyo : 109.400 morts
New York : 239.680 morts
Los Angeles : 95.420 morts
Pékin : 87.670 morts
Moscou : 74.270 morts
New Delhi : 185.750 morts
À ces chiffres, il convient d’ajouter entre 2 et 4 fois plus de blessés selon les villes.
Tous les détails sur : http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20160107.OBS2393/que-se-passerait-il-si-la-bombe-nucleaire-nord-coreenne-tombait-sur-paris.html
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