À l’occasion du Jour de la Terre, le MSQN (Mouvement Sortons le Québec du nucléaire) se réveille à la suite de l’alerte dénoncée récemment par quelques militants vigilants qui ont appris que le gouvernement fédéral projette de régler le gros problème des déchets nucléaires canadiens en accueillant favorablement le projet incroyable que les Laboratoires nucléaires canadiens (LNC) viennent de révéler.
Ce LNC, créature du gouvernement Harper, vient de dévoiler l’étude d’impact environnemental d’un immense dépotoir nucléaire tellement déficiente ou de mauvaise foi que plusieurs ont l’impression que le dossier est un poisson d’avril.
La rumeur, effectivement, dit qu’Ottawa voudrait rapatrier dans ce nouveau dépotoir de Chalk River tous les déchets radioactifs «acceptables» des autres sites qui nécessitent de la surveillance en ce moment, comme Gentilly-1, Whiteshell, Douglas Point, etc.
Raison de plus pour surveiller de très près quels déchets seront «acceptables» dans ce nouveau dépotoir qui serait situé en amont de Montréal à proximité de l’Outaouais. Celui-ci serait aménagé au milieu d’un marécage à un kilomètre de la frontière du Québec. La contamination radioactive de la rivière des Outaouais sera inévitable.
Le principal problème de cette installation de gestion des déchets près de la surface (IGDPS), c’est qu’on prévoit cacher 10 000 mètres cubes de déchets très dangereux dans ce dépotoir qui ne devrait recevoir que des déchets de très faible intensité.
Les Laboratoires nucléaires canadiens (le promoteur) ont éliminé toutes les options plus sécuritaires sous prétexte qu’elles coûteraient des dizaines ou des centaines de fois plus cher et qu’elles ne pourraient pas être opérationnelles dès 2020, comme l’a exigé le gouvernement Harper. Le gouvernement Trudeau ferme les yeux sur ce dossier.
Qu’est-ce qui arrive des déchets de Gentilly-1 et Gentilly-2?
Depuis la fermeture de G2 en 2014, Hydro-Québec et le gouvernement actuel – qui était pour la reconstruction de la centrale, il faut s’en rappeler – restent bien silencieux sur ses projets de gestion des 3000 tonnes de déchets qui se refroidissent dans les piscines et sont ensuite entreposés temporairement dans des CANSTOR. En 2014, il y a eu une tentative de refiler quelques mètres cubes de déchets radioactifs à une entreprise de recyclage de métaux de Trois-Rivières.
Plusieurs plans de gestion à court et long terme de ces déchets ont été évoqués, mais aucune suite n’y a été donnée. Avec cette nouvelle surprise provenant de l’Ontario, il nous semble pertinent de relancer le débat et d’exiger des réponses des responsables. Les citoyens sont invités à communiquer avec Hydro-Québec et leur député pour tenter d’obtenir des réponses plausibles.
Lors de la Journée de la Terre, dimanche 23 avril, le MSQN a été présent au quai de Sainte-Angèle pour accompagner les militants du Regroupement Vigilance hydrocarbures Québec et distribuer un feuillet d’information sur cette affaire à suivre de très près.
Nous apprenons aussi que le journaliste Gilles Provost a déposé une plainte à la Commissaire aux langues officielles afin de réclamer la traduction française de la documentation liée au projet d’un «mégadépotoir» pour les déchets radioactifs à Chalk River.
C’est un dossier radioactif à suivre de près!
Article de Philippe Giroul, Responsable des communications du MSQN
http://www.lapresse.ca/le-nouvelliste/opinions/201705/07/01-5095588-quadviendra-t-il-des-dechets-nucleaires-de-g1-et-g2.php
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