S’il y a bien une attitude partagée avec une belle unanimité par l’Europe, les USA, le Japon et la Russie c’est l’omerta autour des dangers de l’énergie nucléaire. Ils sont rares ceux qui se sont dressés contre ces murs de mensonges et de censure. A l’heure où le mot « Résistant » est employé à tort et à travers, je voulais vous présenter un homme qui a risqué sa vie pour dénoncer ce complot international : Vassily Nesterenko…
Les travaux de Vassili Nesterenko et d’autres, dont Iouri Bandajevski, vont mettre en évidence une question majeure, celle des effets à terme des faibles doses de radioactivité. Jusque-là, l’attention se portait surtout sur les conséquences des fortes doses de radioactivité subies par des victimes proches d’un accident nucléaire (Hiroshima et Nagasaki). Il s’agit là essentiellement d’irradiation “externe”, forte, visible immédiatement. Les retombées radioactives en sont cependant des centaines de fois inférieures à celles de Tchernobyl. La contamination de Tchernobyl procède, elle, par voie d’irradiation “interne”, consécutive à l’inhalation ou ingestion chronique d’isotopes radioactifs. Dans ce cas, l’”émetteur” toxique se fixe dans un point de l’organisme qu’il irradie en permanence sur quelques millimètres. C’est une condamnation à mort pernicieuse, à long terme, et dans de nombreux cas définitive…
La question de l’impact à long terme des doses plus faibles d’irradiation interne va s’avérer très gênante pour l’industrie nucléaire. Dès que des études épidémiologiques ont mis en évidence la multiplication de pathologies diverses, cancéreuses et non cancéreuses, au sein des populations contaminées, et dès que des liens ont commencé à être établis entre ces pathologies et la contamination des malades par la radioactivité de radio-isotopes inhalés et surtout ingérés, tous les moyens ont été utilisés pour dévaloriser ces recherches ou faire taire leurs principaux animateurs, parmi lesquels Vassili Nesterenko. L’AIEA, l’OMS et plusieurs “experts” à double ou triple casquette, tel le français Pierre Pellerin, compromis dans la dissimulation de l’impact de Tchernobyl en France, se sont d’abord attachés à minimiser l’impact immédiat de la catastrophe et à combattre ce réseau de scientifiques “rebelles”. Dès l’origine, le Politburo soviétique avait strictement interdit aux médecins d’associer n’importe quelle pathologie, sauf les très aiguës, aux retombées de Tchernobyl. Certains laboratoires de recherche ont été fermés ou privés de tout moyen, d’autres interdits de chercher dans tel sens.
Lorsqu’on met ensemble ce puzzle de milliers de travaux, d’études, de chiffres partiels, de données incomplètes sur les maladies et les décès, le tableau qui transparaît des conséquences de Tchernobyl est accablant. On peut parler de centaines de milliers de victimes probables.
La catastrophe de Fukushima et les mensonges aujourd’hui avérés de TEPCO (Tokyo Electric Power Company), qui a reconnu le 6 juin dernier avoir nié volontairement la fusion du cœur des réacteurs de Fukushima montre que les pouvoirs politiques, à l’Est comme à l’Ouest continuent de marcher main dans la main avec l’industrie nucléaire pour ne pas informer, voire désinformer, les populations sur les dangers réels de cette énergie.
http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/vassily-nesterenko-lanceur-d-182090
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