Yannick Jadot a choisi de se rendre à Fessenheim pour son premier déplacement officiel de candidat écologiste à la présidentielle.
Une semaine après avoir présenté son projet présidentiel, « la France Vive », le candidat écologiste rentre dans le dur et effectue son premier déplacement ce jeudi dans la région Grand-Est, sur le site nucléaire de Fessenheim, que François Hollande avait promis de fermer durant son quinquennat.
Premier déplacement à Fessenheim, c’est un choix très symbolique…
YANNICK JADOT. Tout à fait. L’idée était de passer d’abord à Ungersheim, une ville en transition énergétique avec un agenda écologique très poussé. On veut montrer ce qui marche, et puis ensuite ce qui ne marche pas. Fessenheim, c’est la centrale la plus vieille, la plus dangereuse, symbole d’un virage vers la transition énergétique qui n’a pas été pris dans le quinquennat. Le nucléaire est vieillissant, ça représente des investissements faramineux. Selon la Cour des comptes, il faut 100 milliards d’euros d’investissement pour assurer la maintenance des centrales, c’est colossal ! Aujourd’hui, c’est un choix de remplir le tonneau des Danaïdes du nucléaire, un puits sans fond. Et pendant ce temps, on n’investit pas dans les énergies renouvelables, alors que ça crée de l’emploi !
Vous souhaitez commencer à fermer des réacteurs dès 2017, comment faites-vous pour compenser, en termes de production d’énergie ?
Oui on ferme Fessenheim ! Il faut aussi fermer Tricastin et Bugey, qui sont en très mauvais état. C’est un enjeu de sécurité. L’Autorité de sûreté nucléaire dit que nous ne sommes pas à l’abri d’un accident. En même temps qu’on organise notre sortie progressive du nucléaire, sur 20 ans, il faut mettre le paquet sur les énergies renouvelables et les économies d’énergie, sur la rénovation des millions de logements qui sont des passoires énergétiques. La France a le 2e potentiel énergétique d’Europe. Nous avons de l’éolien terrestre et offshore avec une très grande surface littorale. Le coût du photovoltaïque a été divisée par 4 en dix ans. On a aussi l’hydraulique, la géothermie. Tout ça nous permet d’aller très vite dans la transition ! On a un énorme potentiel et les compétences pour rattraper les autres pays européens.
Avez-vous chiffré l’investissement nécessaire pour contrebalancer l’abandon progressif du nucléaire ?
Un des problèmes majeurs, c’est déjà celui des délais administratifs. Aujourd’hui il faut 7 à 8 ans en France pour installer de l’éolien, contre seulement 3 ans en Allemagne. Il y a un embouteillage à développer des projets alors que leur rentabilité est garantie ! Ce que j’ai aussi proposé, c’est un plan d’investissement européen de 600 milliards d’euros par an pour développer le renouvelable. Actuellement la Banque centrale européenne (BCE) dépense chaque année 800 milliards euros dans des banques qui n’investissent pas cet argent. C’est là que nous prenons cet argent. Il faut construire notre autonomie énergétique, parce qu’on est à 100% de dépendance sur le pétrole comme sur l’uranium. Là encore, on pourrait créer des centaines de milliers d’emploi sur tous nos territoires.
http://www.leparisien.fr/elections/presidentielle/presidentielle-jadot-a-fessenheim-le-nucleaire-c-est-un-puits-sans-fond-19-01-2017-6590133.php
Commentaires récents