Le président Moon Jae-in s’est opposé au déploiement en Corée du Sud d’armes nucléaires tactiques américaines ou à un armement nucléaire du pays, qui ne feraient qu’aboutir à une course à l’armement en Asie du Nord-Est, a rapporté ce jeudi la chaîne d’information américaine CNN.
Dans une interview accordée à CNN, Moon a également assuré que Séoul et Washington sont sur la même longueur d’onde en ce qui concerne la Corée du Nord, soulignant la «forte» coopération entre les deux alliés, fondée sur une alliance de longue date.
«Je suis de l’opinion que le Sud doit renforcer ses capacités de défense en réponse à la capacité nucléaire et balistique grandissante de la Corée du Nord, mais je ne partage pas l’idée d’un redéploiement d’armes nucléaires tactiques en Corée du Sud ou d’un armement nucléaire du pays», a déclaré le président.
«Il serait difficile de maintenir la paix entre la Corée du Sud et la Corée du Nord si nous adoptons pour position de contrer les armes nucléaires du Nord avec les nôtres. De plus, cela nuirait à la paix et à la stabilité de l’ensemble de la région de l’Asie du Nord-Est en provoquant une compétition nucléaire.»
Moon a dit que Pyongyang doit montrer sa volonté de prendre part à un dialogue.
«Notre politique nord-coréenne reste la même. Si la Corée du Nord opte pour le dialogue, nous disposons de beaucoup d’options pour discuter, bilatérales et multilatérales, et nous avons aussi des plans en place pour aider le Nord à développer son économie et à prospérer une fois qu’il aura repris le dialogue», a expliqué le chef de l’État.
«Mais cela n’est possible que s’il désire participer à un dialogue. Le Nord doit créer les conditions propices au dialogue», a ajouté Moon, qui a souligné que les sanctions internationales et la pression actuelles ont pour but d’éviter la guerre et de forcer Pyongyang à rejoindre la table des négociations.
Cette approche basée sur le dialogue va à l’encontre de la ligne dure préconisée par le président américain Donald Trump, qui a déclaré récemment qu’un «discours d’apaisement» avec le Nord ne marchera pas, laissant pointer une possible dissonance entre les deux alliés.
Moon a cherché à apaiser ces craintes. «Je pense que ce que le président Trump a voulu dire est que non seulement la Corée du Sud et les États-Unis, mais aussi la Chine et la Russie doivent tous ensemble répondre de manière très ferme aux provocations nucléaires de la Corée du Nord.»
Le président sud-coréen s’est dit «confiant» qu’il n’y aura plus jamais de conflit armé sur la péninsule coréenne et a réaffirmé que Séoul résoudra l’impasse sur le nucléaire «de façon pacifique grâce à la diplomatie.»
À propos de la dernière résolution contre la Corée du Nord au Conseil de sécurité des Nations unies, Moon a estimé que son adoption unanime et les promesses de mise en œuvre exhaustive de la part de la Chine et de la Russie reflètent la solidarité internationale face au programme nucléaire de Pyongyang.
«Bien qu’on ne sache pas encore si le Nord arrêtera ses provocations grâce à cette résolution, je pense que (la résolution) montre que le monde entier a fait un pas déterminant», selon le président.
«Si le Nord continue à provoquer, la communauté internationale élargira le champ des restrictions sur les exportations de pétrole et cela ne lui laissera d’autre choix que d’arrêter ses provocations.»
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