Le président sud-coréen promet toujours de réduire la dépendance du pays à l’atome mais se retrouve contraint de valider les chantiers de construction de deux réacteurs.
Depuis son arrivée au pouvoir au printemps, Moon Jae-in, le président sud-coréen a expliqué à maintes reprises qu’il comptait revoir en profondeur la politique énergétique du pays et progressivement organiser une sortie du nucléaire. Actuellement, l’électricité de Corée du Sud dépend à hauteur de 30 % du nucléaire. Ce week-end pourtant, le dirigeant de centre gauche a dû annoncer qu’il allait finalement autoriser la relance des chantiers de construction de deux nouveaux réacteurs dans le sud-est de la péninsule, près de Busan.
471 citoyens et experts votent
Confronté à une vive opposition à son projet d’arrêt de ces chantiers, qui avaient déjà coûté 1.600 milliards de wons (1,2 milliard d’euros), l’exécutif avait cherché à apaiser le débat en confiant le sort des sites à une commission publique civile représentative composée de 471 membres, citoyens et experts. Après trois mois d’échanges, ce panel a voté, la semaine dernière, à 60 % en faveur de la reprise des travaux des tranches Shin Kori-5 et Shin Kori-6, qui pourraient, dès lors, entrer en service respectivement en 2021 et 2022.
La dernière fois
S’il a expliqué qu’il respecterait, comme il l’avait promis, la décision de la commission indépendante, le président sud-coréen a assuré, dimanche, qu’il continuerait, malgré ce revers, de travailler à une sortie graduelle du nucléaire sur plusieurs décennies. « Le gouvernement arrêtera de construire de nouveaux réacteurs, a indiqué Moon Jae-in dimanche dans un communiqué. Et nous stopperons le réacteur Wolseong-1 qui est toujours en activité après l’extension de sa durée d’exploitation », a expliqué le dirigeant, qui risque toutefois de peiner à imposer son agenda à une opinion publique toujours très divisée sur ce sujet.
Pour montrer sa détermination, le gouvernement devrait prochainement confirmer qu’il n’autorisera pas les six autres projets de construction de réacteurs , évoqués par la précédente administration. Les études de faisabilité et de design de ces tranches avaient été gelées juste après l’élection de Moon Jae-in.
Au Japon, les électriciens sont soulagés par la réélection d’Abe
La très large victoire ce dimanche du Premier ministre, Shinzo Abe, aux élections législatives va rassurer les grands électriciens du pays qui redoutaient une progression, au Parlement, des partis opposés au nucléaire. Le maintien au pouvoir du gouvernement conservateur ne devrait toutefois pas déboucher sur une accélération de la relance des centrales nucléaires. Celles-ci se heurtent toujours à l’opposition d’une partie de la population et des élus locaux. Début octobre, le groupe Tepco, opérateur de la centrale détruite de Fukushima-Daiichi, a obtenu un avis favorable du régulateur japonais pour le redémarrage de deux tranches de sa centrale de Kashiwazaki-Kariwa.
La NRA a estimé que le groupe a adapté son site aux nouveaux standards de sécurité mis en place après la catastrophe de 2011. Néanmoins l’électricien va sans doute devoir encore batailler pendant plusieurs années pour obtenir l’aval du gouverneur de la préfecture qui abrite la centrale.
https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/030763988885-nucleaire-la-coree-du-sud-dans-limpasse-2124169.php
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