ÎLE LONGUE : SIMULATION D’UN ACCIDENT NUCLÉAIRE

Une arme nucléaire atteinte et qui propage des matières radioactives… Tel est l’exercice simulant une situation de niveau IV, degré de dangerosité le plus important dans l’échelle des accidents, qui aura lieu les 12 et 13 décembre à la base opérationnelle de l’Île Longue à Crozon. 

Se préparer au pire. C’est ce que les habitants de Crozon vont vivre les 12 et 13 décembre prochain. Un exercice national de sécurité nucléaire simulant une situation de niveau IV est organisé sur l’Île Longue par la préfecture du Finistère, la Marine nationale et le délégué à la sûreté nucléaire et à la radioprotection pour les activités et installations intéressant la Défense (DNSD). Un exercice qui ne fait pas l’unanimité.

L’Île Longue en zone rouge

Le scénario prévoit un accident sur une arme nucléaire qui portera atteinte à son intégrité et provoquera une dispersion limitée de matière radioactive. L’objectif est d’informer la population, de tester la coordination des différents acteurs et de tester le dispositif ORSEC PPI.

L’Île longue sera bouclée dans un périmètre de 2.875 mètres, indique les organisateurs. Des fusiliers-marins, des gendarmes maritimes, des médecins, des infirmiers (…) Une centaine de personnes sera mobilisée dans la zone. En dehors, des barrières de sécurité avec la mention « Île Longue – Exercice 2017 »  seront posées. Des cellules de crise et d’informations

Un plan d’urgence interne sera mis en place dans la zone bouclée, par le commandant de l’île Longue. De son côté, la préfecture du Finistère activera une cellule de crise et une cellule d’information au public. La mairie de Crozon installera un poste de commandement intercommunal pour permettre aux élus de déployer les moyens municipaux sur le terrain, selon les décisions prises par le préfet.

Des écoles bouclées

Les écoles Saint-Fiacre et Roscanvel, situées aux alentours du périmètre de bouclage, mettront en œuvre leur plan d’urgence. Au déclenchement des sirènes, les enfants seront confinés dans un bâtiment en dur, portes et fenêtres fermées, ventilations arrêtées sans obturer les bouches d’aération.

L’exercice montre la dangerosité de tout ce qui touche aux armes nucléaires (Roland Nivet)

Pour Roland Nivet, président du comité de Rennes du mouvement de la paix qui œuvre pour le désarmement, notamment nucléaire, rappelle que l’exercice permet de « montrer la dangerosité de tout ce qui touche aux armes nucléaires autour de la rade de Brest. » Ce dernier explique que la Croix-Rouge a indiqué qu’en cas de conflit nucléaire, elle ne pourrait être d’aucune aide. Roland Nivet rappelle que le 2 novembre dernier, les Nations-Unis ont voté pour une conférence de haut niveau sur le nucléaire en mai 2018. « Pour le moment, la France, les États-Unis, la Grande-Bretagne (…) ont fait part de leur opposition à cette conférence. »

À noter que la France n’a pas envoyé d’ambassadeur au Prix Nobel de la Paix, où la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires (ICAN) a été récompensée dimanche 10 décembre. 

https://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/finistere/ile-longue-simulation-accident-nucleaire-1382799.html