Cherbourg – Le secrétaire d’État à la Transition écologique et solidaire Sébastien Lecornu a demandé jeudi une « relation plus mature entre EDF et l’État », au moment où la France élabore sa feuille de route énergétique pour les années à venir.
Il est temps que l’on soit dans une relation plus mature entre EDF et l’État », a-t-il dit à des journalistes en marge d’un déplacement consacré au nucléaire en Normandie.
Parfois on parle d’EDF comme si c’était une entreprise dont l’État n’était pas actionnaire. Parfois EDF s’adresse au gouvernement comme si son actionnaire n’était pas l’État », a-t-il estimé.
L’État est actionnaire d’EDF, exploitant du parc de 58 réacteurs nucléaires français, à hauteur de 83,5%.
La France est actuellement en train d’élaborer sa feuille de route énergétique (la Programmation pluriannuelle de l’énergie, PPE) pour les années 2019-2023 ainsi que des orientations à horizon 2028.
L’objectif du gouvernement est de ramener la part du nucléaire dans la production électrique d’environ 75% actuellement à 50% d’ici 2030 ou 2035.
« On maintient l’idée des 50% d’une part de l’atome dans le mix électrique à un horizon le plus rapide mais le plus sincère possible », a redit Sébastien Lecornu.
La PPE sera élaborée en fonction de différentes variables, a-t-il souligné: protection du climat, sécurité d’approvisionnement électrique, sûreté, prix de l’électricité ou encore impact social des fermetures de sites.
Évoquant la baisse future des capacités nucléaires de la France, Sébastien Lecornu a dit souhaiter « que ça puisse se faire dans un dialogue franc avec EDF« .
« Il vaut mieux co-construire cela avec EDF que de leur imposer », a-t-il jugé.
Actuellement, seule la centrale de Fessenheim est promise à la fermeture lors du démarrage de l’EPR de Flamanville à la fin de l’année ou début 2019.
EDF a indiqué cette semaine ne pas souhaiter arrêter d’autre réacteur nucléaire avant 2029. En fermant alors des réacteurs ayant atteint l’âge de 50 ans, on pourrait ramener la part du nucléaire à 50% « à un horizon qui ressemble à 2035« , avait déclaré Philippe Sasseigne, directeur du parc nucléaire français d’EDF.
« La politique énergétique est une prérogative du gouvernement par définition… Ce n’est pas une entreprise qui fixe ça« , a encore rappelé Sébastien Lecornu.
©AFP / 01 février 2018 15h55
https://www.romandie.com/news/Besoin-d-une-relation-plus-mature-entre-EDF-et-l-État-Lecornu/886429.rom
NDLR : Lecornu veut nous faire croire que ce n’est pas EDF qui décide. Mais qui a écarté d’un revers de manche les 2 scénarios proposés par RTE (filiale d’EDF pourtant), scénarios qui proposaient de mieux respecter la loi de la PPE ? On a là une nouvelle démonstration de force d’EDF qui reste, plus que jamais un État dans l’État !
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