C’est faux de dire que le sort réservé par les États-Unis à l’accord nucléaire signé en 2015 avec l’Iran n’inquiète pas le Leader nord-coréen. Après l’avoir reçu à deux reprises, Kim Jung-un vient de refouler le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo qui rentre à Washington la queue entre les jambes. Qu’est-ce qui a pu mettre en colère le dirigeant Kim.
C’est que les Américains voient le monde d’entier à travers leur lunette étriquée. Menaçant de bloquer les exportations pétrolières iraniennes, ils veulent que Téhéran reste les bras croisés à observer les alliés arabes de Washington exporter librement le pétrole via le détroit d’Hormuz tout comme ils s’attendent à ce que Kim se désarme puis se soumette à un régime politique version occidentale. Mais le monde ne fonctionne pas comme l’entendent les Américains.
Le ministre nippon des Affaires étrangères Taro Kono a déclaré que Tokyo, Washington et Séoul étaient prêts à donner des « garanties » à Pyongyang pour rassurer ce dernier de la pérennité du système politique en vigueur, ce qui veut dire qu’outre le désarmement nucléaire les Américains auraient formulé sinon des exigences du moins des remarques sur la nature de l’État qu’est la République populaire démocratique de Corée.
« Aujourd’hui, nous avons convenu de donner des gages à la Corée du Nord en vertu desquels le régime nord-coréen ne changerait pas. La dénucléarisation complète et totalement vérifiable est la condition préalable de cette garantie », a affirmé le chef de la diplomatie japonaise à l’issue d’une réunion tripartite avec ses homologues américain et sud-coréen.
Or ces déclarations n’ont pas suffi à rassurer Pyongyang qui accuse les Américains de trahison. Le chef de la Diplomatie japonaise a aussi déclaré que Séoul et Tokyo soutenaient entièrement la politique nord-coréenne de Washington.
« Le ministre sud-coréen des Affaires étrangères et moi, nous appuyons totalement la politique américaine envers la dénucléarisation complète et totalement vérifiable de Pyongyang. Le Japon et la Corée du Sud continueront leur coopération étroite pour résoudre les problèmes liés à la Corée du Nord », a-t-il précisé.
Quant à la ministre sud-coréenne des Affaires étrangères, elle veut encore y croire : elle a qualifié de « positives » les négociations entre Washington et Pyongyang bien qu’après la visite vendredi du secrétaire d’État américain Mike Pompeo à Pyongyang, la Corée du Nord ait annoncé que les pourparlers de haut niveau avec la délégation américaine étaient « regrettables » et qu’elle ait même accusé les États-Unis d’avoir fait pression sur son pays pour qu’il abandonne son programme nucléaire.
Colère US
Cette fermeté, l’ex agent de la CIA, Pompeo a du mal à la comprendre : visiblement dépité, il a affirmé, juste après la rencontre avec ses homologues japonais et sud-coréenne, que les sanctions resteraient en vigueur jusqu’à la dénucléarisation complète de Pyongyang.
Le communiqué d’un porte-parole du ministère nord-coréen des Affaires étrangères samedi est intervenu quelques heures après deux jours de pourparlers entre Pompeo et des responsables nord-coréens dirigés par Kim Yong-chol, vice-président du Comité central du Parti des travailleurs de Corée et bras droit de Kim Jong-un.
Le communiqué indique que les États-Unis ont trahi l’esprit du sommet du mois dernier entre le président Donald Trump et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un en demandant unilatéralement une dénucléarisation complète, vérifiable et irréversible de la Corée du Nord.
Le texte déclare que le résultat des pourparlers est « très préoccupant » parce qu’il a conduit à une « phase dangereuse qui pourrait remettre en question notre volonté de dénucléariser la péninsule, qui était pourtant très ferme ».
Les analystes affirment qu’au stade actuel des choses, l’administration Trump vient de perdre de gros points: la Corée du Nord est loin d’être une république bananière susceptible d’être manipulée et de céder au premier vent.
https://www.presstv.com/DetailFr/2018/07/08/567435/Core-du-Nord-nuclaire-USA-Japon-Soul
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