Le vent a tourné dans le bon sens, ou plutôt le bon sens l’a emporté sur le plan extravagant de construire au moins sept à huit centrales nucléaires, dans la hâte, sans concertation et sans un sous dans les caisses de l’état pour payer les travaux. L’annonce faite par la ministre de l’énergie est un soulagement, mais la vigilance citoyenne reste nécessaire.
Le Président Zuma aurait-il senti le souffle de la révolte, le tsunami populaire qui allait faire déborder la cuve de refroidissement ? En tout cas, sa ministre de l’énergie, vient d’annoncer que, finalement, l’Afrique du Sud n’avait pas besoin d’énergie nucléaire avant 2037, le temps que Jacob Zuma prenne de la distance avec le monde politique.
Pravin Gordhan, le ministre des Finances et ennemi juré de Jacob Zuma l’a finalement emporté quelques jours avant que les agences de notation ne flanquent l’Afrique du Sud dans la poubelle des ‘junk states ». L’opposition accusait aussi Jacob Zuma d’avoir fait un marché secret avec la Russie et son agence de l’énergie nucléaire, Rosatom, pour équiper le pays de six ou huit centrales nucléaires, ce que le gouvernement a toujours fermement démenti.
C’est donc un projet de plan énergétique national (Integrated Resources Plan ou IRP) nouveau que Tina Joemat-Peterson a proposé devant la commission parlementaire pour remplacer celui devenu obsolète de 2010. Une nouvelle réflexion sur les besoins énergétiques du pays, l’évolution des technologies nouvelles et de leur coût ont inspiré ce projet qui sera livré à la réflexion publique du 7 au 15 décembre, le projet sera ensuite définitivement bouclé et le cabinet présidentiel aura jusqu’à la fin mars 2017 pour signer et adopter le plan définitif.
Selon le Professeur Eberhard l’affaire est entendue : « tous les modèles déjà proposés ont sélectionné l’énergie solaire, éolienne et gaz naturel comme les énergies les moins coûteuses. L’énergie nucléaire a été imposée ». Tous les projets selon lui devraient clairement indiquer la différence de coûts entre les différentes formes d’énergie.
Toutefois, il ne faudrait pas crier victoire trop vite car Eskom a toujours l’intention d’inclure la construction de réacteurs nucléaires dans le nouveau IRP et le SAFCEI (Southern African Faith Communities’Environmental Institute) estime que le public n’aura pas le temps d’examiner le projet et de le modifier en huit jours.
Pour le porte-parole du mouvement de défense de l’environnement : « les citoyens ont besoin de savoir et de comprendre à quoi ils s’engagent. Il est aussi important que les citoyens sachent pourquoi les énergies renouvelables sont meilleures pour l’Afrique du Sud que l’énergie nucléaire ». D’ici à 2037 qui vivra, verra…
http://www.energies-renouvelables-afrique.com/afrique-sud-plus-besoin-energie-nucleaire-2037/
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