Les représentants du commissariat à l’énergie atomique de Saclay sont convoqués ce jeudi à 10 h 45 dans la 4e chambre du tribunal de grande instance de Paris.
Le réseau « Sortir du nucléaire » — qui fédère 930 associations — a engagé à leur encontre une action en responsabilité civile car « entre août 2012 et avril 2013, pas moins de huit dysfonctionnements ont été constatés concernant les dispositifs de surveillance des rejets radioactifs du centre ». Sans que pour autant des conséquences directes soient observées. « Le CEA est tenu de respecter la réglementation. Pour ces multiples violations à la réglementation environnementale, nous réclamons 15 000 € et la publication d’un communiqué reconnaissant les infractions sur leur site Internet », annonce Me Benoist Busson, l’avocat des militants.
Ces manquements et écarts ont été compilés dans ses rapports par l’autorité de sûreté nucléaire (ASN), une administration indépendante. Ils ont fait l’objet de contraventions. « Nous ne sortons pas ces problèmes de notre chapeau. La procédure de contrôle est très encadrée. Et encore, il s’agit des événements les plus significatifs, la partie émergée de l’iceberg. Il y en a peut-être eu d’autres », estime le représentant du réseau « Sortir du nucléaire ». Face à cette accumulation, l’ASN relève d’ailleurs « un manque de culture de sûreté de l’exploitant ».
Une « absence de risque » selon le CEA
Dans les éléments du dossier, le CEA, qui n’a pas souhaité réagir ce mercredi, se défend en évoquant « l’absence de risque, de conséquence et donc de pollution effective engendrés par les écarts relevés ». « Du fait de ces dysfonctionnements, les rejets de certains éléments radioactifs n’ont pas pu être mesurés correctement, dénonce le Réseau. Ceci est d’autant plus grave que certains, comme le tritium, extrêmement volatils, peuvent provoquer des dommages à l’ADN. »
Si aucune conséquence directe sur l’environnement n’a été constatée autour du site de recherche, le problème n’est pas là pour les militants. « C’est la banalisation du danger. C’est comme de rouler en voiture à 180 km/h. Vous n’allez pas forcément tuer quelqu’un mais vous faites courir des risques incontestables. Et le CEA se positionne sur son site Internet en champion du développement durable. Ce grand écart permanent est irritant et irresponsable », conclut Me Benoist Busson.
http://www.leparisien.fr/saclay-91400/le-cea-de-saclay-poursuivi-pour-des-manquements-aux-regles-de-securite-22-02-2017-6702612.php
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