Le ministère du Développement durable est en train d’élaborer un plan d’urgence en prévision de la réalisation du projet ontarien de dépotoir de déchets nucléaires près de la rivière des Outaouais.
Le ministère du Développement durable travaille sur « un plan d’urgence nucléaire » détaillant les « procédures à appliquer en cas d’émissions radiologiques », a déclaré le ministre David Heurtel lors de l’étude des crédits mercredi.
« Advenant un incident impliquant une relâche dans l’atmosphère ou la relâche d’un liquide dans l’eau, le ministère de l’Environnement est prêt à intervenir rapidement », a aussi signalé le ministre.
La députée indépendante Martine Ouellet le questionnait pour savoir si le gouvernement allait s’opposer au projet de dépotoir de Laboratoires nucléaires canadiens (LCN). Le site est à 1 kilomètre de la rivière des Outaouais, et des organisations locales craignent non seulement pour la rivière, mais également pour le fleuve.
« Avant de se préparer à toute catastrophe, il faudrait évaluer si ce site-là est approprié, a réagi la députée. On se rend compte qu’avec toutes les inondations qu’on voit les risques de contamination des eaux souterraines et de la rivière des Outaouais sont extrêmement grands. »
« On va suivre ça de près »
La députée indépendante souhaite que le Québec rejette d’emblée les visées de LCN. Or le ministre estime que c’est prématuré. Le projet, dit-il, n’a pas encore démarré et est à l’étape de la consultation. « On n’est pas là encore, le projet n’a même pas encore été autorisé. »
LCN doit en effet soumettre son projet à l’Agence canadienne d’évaluation environnementale. Sinon, la Commission canadienne de sûreté nucléaire (CCSN) a aussi réalisé une première étude d’impact environnemental de 900 pages que la population a jusqu’au 17 mai pour commenter.
Le gouvernement du Québec a l’intention de se faire entendre dans le dossier, a assuré le ministre. « Le ministère est déjà à pied d’œuvre dans ce dossier-là », a-t-il dit. « On va suivre ça de près. »
M. Heurtel s’est dit en outre préoccupé par le dossier, mais n’a toutefois pas voulu définir sa position sur le projet. « C’est un projet qui en effet suscite énormément de questions », a-t-il dit.
Le dépotoir projeté par LCN inclurait 1 million de mètres cubes de déchets, s’étendrait sur 16 hectares et serait actif jusqu’en 2070. L’entreprise souhaite démarrer ses activités en 2020.
Les laboratoires de recherche LCN sont nés l’an dernier de ce qui restait de l’entreprise de production d’isotopes médicaux Chalk River. Cette dernière avait fait les manchettes en 2009 lors de la pénurie des isotopes médicaux.
Située à Deep River, à 180 km d’Ottawa, LCN est gérée par un consortium d’entreprises dont fait partie SNC-Lavalin.
http://www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/497918/depotoir-nucleaire-en-ontario-quebec-prepare-un-plan-d-urgence
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