VILLE D’ORANGE : NON À LA BANALISATION DE LA GUERRE ET DE L’ARMEMENT

Communiqué de la Coordination anti-nucléaire du Sud-Est :

Orange Un second rond-point de la ville d’Orange est occupé depuis quelques temps par un char militaire à la gloire de la guerre, à quelques centaines de mètres d’un autre rond-point pris en otage par un avion militaire de chasse. À l’appel de la Coordination antinucléaire du sud-est, un rassemblement de protestation a eu lieu samedi 1er juillet contre la banalisation de la guerre et de l’armement, contre la banalisation militaire de l’espace public.

À un mois de la terrible date anniversaire des bombardements atomiques d’Hiroshima et Nagasaki des 6 et 9 août 1945 les antinucléaires du sud-est et des pacifistes se sont rassemblés pour crier  » Non aux armes, non à la banalisation de la guerre et de l’armement : pas de char d’assaut ni en entrée de ville ni ailleurs« 

C’est qu’à Orange (Vaucluse) l’esprit guerrier prend ses aises et tentent de gangréner la population et les enfants de la gangue de ses productions militaires. Au cœur de cette ville tenue d’une main de fer par l’extrême-droite, à quelques kilomètres du site nucléaire de Tricastin : après un premier rond-point d’entrée de ville occupé par un avion de chasse militaire, trône à présent sur un second giratoire un char de guerre canon dressé.

Les pacifistes, antinucléaires et défenseurs de la Paix se sont donc postés durant plusieurs heures devant le char-tueur avec leur banderole « Stop the war » et après avoir affublé le canon de l’engin de guerre d’un immense rouleau de papier toilette.

Une question d’auto-défense intellectuelle et mentale

Quelle image est ainsi offerte à la jeunesse, aux enfants, à la population ? Comment construire un monde de Paix où il fasse bon vivre pour tous si on glorifie la violence, l’affrontement, la domination des uns sur les autres ?  Comment s’étonner dans ces conditions des violences qui se développent un peu partout lorsque la référence officielle est la violence, l’armement, le meurtre de population?  Lorsque l’autre, cet autre semblable à nous-même est présenté comme l’autre à abattre ?

Les participants au rassemblement du 1er juillet 2017 refusent de laisser faire cette agression permanente sur les vies qui justifierait, demain, à l’entrée d’autres villes, une bombe atomique, un sous-marin lanceur d’engin nucléaire, une automitrailleuse. Les antinucléaires et pacifistes appellent la population à refuser la banalisation militaire de l’espace public. C’est une question d’auto-défense intellectuelle et mentale.

Preuve de la gangrène de notre société, plutôt que de poursuivre les délinquants en col blancs du business guerrier, les voitures de polices et de gendarmerie n’ont eu de cesse de tourner autour des protestataires puis quelques policiers sont venus contrôler leurs identités. Pour les pouvoirs publics et les forces de police, l’ennemi est le citoyen-résistant.

Des profits privés colossaux sur le dos des citoyens et des contribuables

Ces citoyens engagés dénoncent le business de la guerre dont notre pays et le pouvoir se font une gloire et notamment les profits colossaux engendrés par la multiplication des tensions et conflits à travers le monde.

Par exemple, l’entreprise Dassault Aviation a réalisé en 2016 un chiffre d’affaire de 20 milliards d’euros et de 14 milliards en 2015, en vendant des avions de combat à des pays comme le Qatar, l’Égypte et l’Inde. Les salons de l’aviation mis en scène par les médias avec force reportage tel dernièrement celui du Bourget sont naturellement l’occasion pour ces entreprises de morts de signer de nouveaux contrats juteux. Nous devons les stopper !

Interdire les armes nucléaires

Depuis le 15 juin et jusqu’au 7 juillet, la seconde session de la Conférence pour l’interdiction des armes nucléaires se tient au siège de l’ONU, à New York…

Durant ces trois semaines, 130 États et des acteurs de la société civile comme des ONG sont en réunion pour rédiger un traité, juridiquement contraignant, visant à désarmer les 9 pays possédant la bombe atomique et empêcher que d’autres États ne s’en dotent.

Or la France refuse de participer à ce travail et ces négociations. Déjà les précédents Présidents – de droite et socialiste – s’opposaient à cet indispensable pas en avant sur la voie de la Paix. Il ne tient qu’à nous de mettre la pression sur le nouveau Président le pro-états-uniens Macron afin qu’il s’engage dans le processus et qu’il ratifie le mécanisme de désarmement.

Or la France possède 300 bombes atomiques : le troisième arsenal nucléaire du monde. Chacune est d’une puissance 10 fois supérieure à la bombe atomique que les USA ont larguée sur la population civile de Hiroshima.

À l’occasion des anniversaires d’Hiroshima et Nagasaki et pour demander l’abolition des armes nucléaires, nous appelons chacun et chacune à un rassemblement le 6 août prochain à Avignon à 18h devant l’hôtel de ville.

« Assez de guerre, nous ne voulons pas être la chair à canon du patronat belliciste et du pouvoir guerrier. »

http://coordination-antinucleaire-sudest.net/2012/index.php?post/2017/06/30/Orange-%3A-non-%C3%A0-la-banalisation-de-la-guerre-et-de-l-armement

NDLR : pour la banderole, j’aurai nettement préféré « Stop à la guerre » plutôt que « Stop the war » écrit dans ce que j’appelle « la langue des maîtres ».