Corée du Sud, Russie, France, Japon, sans oublier les États-Unis et l’AIEA. Challenges fait le point sur les principales secousses diplomatiques après l’essai nucléaire nord-coréen d’une bombe H ce dimanche.
Le président américain Donald Trump a réagi dimanche au dernier essai nucléaire nord-coréen en dénonçant sur Twitter les actions « très hostiles et dangereuses pour les États-Unis » du régime de Pyongyang. Il a également estimé que la Corée du Nord était un « État voyou qui est devenu une grande menace et une source d’embarras pour la Chine, qui essaie d’aider mais avec peu de succès« .
Le président américain Donald Trump a affirmé dimanche qu’une politique d' »apaisement » envers la Corée du Nord « ne fonctionnera pas » après l’annonce d’un nouveau test nucléaire par le régime de Pyongyang.
« La Corée du Sud s’aperçoit, comme je le leur ai dit, que leur discours d’apaisement avec la Corée du Nord ne fonctionnera pas, ils ne comprennent qu’une chose !« , a-t-il déclaré sur son compte Twitter.
Les États-Unis vont préparer de nouvelles sanctions contre la Corée du Nord, après l’annonce d’un nouveau test nucléaire par le régime de Pyongyang, a déclaré dimanche le secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin. « Je vais préparer une série de sanctions, que je vais présenter au président« , a-t-il annoncé sur la chaîne Fox News, ajoutant: « ceux qui font des affaires avec eux (la Corée du Nord) ne pourront pas faire des affaires avec nous. Nous travaillerons avec nos alliés. Nous travaillerons avec la Chine« .
Le président américain Donald Trump réunira dimanche son équipe de sécurité nationale après l’annonce d’un nouveau test nucléaire mené par la Corée du Nord, a annoncé la Maison Blanche.
Merkel et Macron pour des sanctions renforcées de l’UE
La chancelière Angela Merkel et le président Emmanuel Macron sont favorables à « un durcissement » des sanctions de l’Union européenne contre la Corée du Nord après son essai d’une bombe à hydrogène, a indiqué dimanche le gouvernement allemand. Lors d’une conversation téléphonique, les deux dirigeants allemand et français ont jugé que « la dernière provocation en date du dirigeant à Pyongyang a atteint une nouvelle dimension« , affirme-t-il dans un communiqué.
Compte tenu de cette « escalade » de la Corée du Nord qui « foule le droit international aux pieds« , « en parallèle au Conseil de sécurité des Nations Unies, l’Union européenne doit également agir« , indique le texte. « La chancelière et le président (Macron) se sont prononcés en faveur d’un renforcement des sanctions de l’UE contre la Corée du Nord« , souligne-t-il.
Ces sanctions ont été appliquées depuis 2006 pour accompagner les efforts de la communauté internationale visant à faire cesser les essais nucléaire du régime nord-coréen et à respecter les résolutions de l’ONU. Ces sanctions européennes portent principalement sur des gels d’avoirs et des restrictions de déplacements de personnalités proches du régime à Pyongyang.
Le président sud-coréen demande de nouvelles sanctions contre le Nord
Le président sud-coréen Moon Jae-In a demandé dimanche « la punition la plus forte » contre la Corée du Nord, y compris de nouvelles sanctions de l’ONU, après que Pyongyang a revendiqué l’essai réussi d’une bombe à hydrogène. M. Moon a demandé « toutes les mesures diplomatiques, et notamment des sanctions au Conseil de sécurité de l’ONU pour isoler complètement la Corée du Nord« , a déclaré le conseiller du président Chung Eui-Yong après une réunion d’urgence du Conseil de sécurité nationale.
« Le président a ordonné de travailler avec la communauté internationale pour trouver la punition la plus forte » après l’essai nord-coréen, a déclaré M. Chung. Le Sud discutera du déploiement des « actifs stratégiques les plus forts de l’armée américaine« , a-t-il ajouté en citant M. Moon, dans une référence potentielle à l’arsenal nucléaire tactique qui avait été retiré de la péninsule par Washington en 1991.
Les États-Unis réaffirment leur promesse de défense du Japon
Le conseiller américain à la sécurité nationale, le général H.R. McMaster, a informé son homologue japonais que les États-Unis restaient pleinement déterminés à assurer la défense du Japon, y compris au moyen de la dissuasion stratégique, après l’essai nucléaire auquel a procédé la Corée du Nord. McMaster a fait cette déclaration lors d’un entretien téléphonique avec le directeur général du conseil national de sécurité japonais Shotarou Taniuchi, indique un communiqué du gouvernement nippon.
L’alliance militaire qui unit le Japon et les États-Unis prévoit une assistance militaire de Washington en plaçant son allié sous la protection de son parapluie nucléaire.
Le Japon juge « absolument inacceptable » l’essai nord-coréen
Le Premier ministre japonais Shinzo Abe a qualifié dimanche d' »absolument inacceptable » le nouvel essai nucléaire de Pyongyang dont les programmes nucléaire et balistique menacent son pays de manière de plus en plus « grave et urgente« . La Corée du Nord, qui a affirmé avoir testé une bombe H, « a ignoré les avertissements répétés de la communauté internationale » et mené un essai nucléaire « absolument inacceptable« , a déclaré M. Abe aux journalistes.
« Savoir si nous pouvons faire cesser les entreprises dangereuses de la Corée du Nord qui menacent la paix mondiale dépend de la coopération et de la solidarité de la communauté internationale« , a-t-il poursuivi. M. Abe avait auparavant estimé dans un communiqué que les programmes nucléaire et balistique nord-coréens représentaient une menace de plus en plus « grave et urgente » pour la sécurité du Japon.
« Notre pays émet une sévère protestation contre la Corée du Nord et la condamne dans les termes les plus forts« , selon ce communiqué. Le nouvel essai nord-coréen –le sixième et le plus puissant à ce jour– est intervenu quelques heures après un entretien téléphonique entre M. Abe et le président américain Donald Trump sur les programmes d’armements nord-coréens. Parallèlement, Pyongyang avait affirmé avant d’annoncer son essai avoir développé une bombe H miniaturisée pouvant être montée sur un missile.
Le gouvernement japonais a confirmé que la Corée du Nord avait effectué un essai nucléaire « après avoir étudié les informations de l’agence météorologique et d’autres informations« . Le ministre de la Défense Itsunori Onodera a indiqué que son ministère avait envoyé des « avions renifleurs » capables de détecter des retombées radioactives.
Pékin « condamne vigoureusement » l’essai nucléaire nord-coréen
Pékin, principal allié de la Corée du Nord, a « condamné vigoureusement » le nouvel essai nucléaire effectué dimanche par Pyongyang, tout en exhortant le régime de Kim Jong-Un à « cesser d’aggraver la situation » avec des « actions (qui) ne servent pas ses intérêts« . La Corée du Nord « a ignoré l’opposition générale de la communauté internationale et effectué un nouveau test nucléaire; le gouvernement chinois exprime son opposition résolue et condamne vigoureusement » cette action, a déclaré le ministère chinois des Affaires étrangères dans un communiqué au ton cinglant.
Principal soutien diplomatique et économique de Pyongyang, Pékin enjoint à son voisin de « considérer la ferme résolution de la communauté internationale (en faveur de) la dénucléarisation de la péninsule coréenne« . « Nous exhortons vigoureusement la Corée du Nord (…) à cesser de commettre des actions erronées qui aggravent la situation et qui en même temps ne servent pas ses propres intérêts« , a averti la diplomatie chinoise.
Le régime de Kim Jong-Un a annoncé dimanche avoir testé une bombe H après avoir effectué son sixième essai nucléaire, le plus puissant à ce jour. L’explosion a été à l’origine d’une secousse tellurique ressentie jusque dans les régions frontalières du nord-est de la Chine. Ce nouveau test nord-coréen intervient alors que s’ouvre à Xiamen (est de la Chine) un vaste sommet réunissant les dirigeants des puissances émergentes des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud).
Dans un discours de quarante minutes prononcé dimanche devant un forum économique lié aux Brics, le président chinois Xi Jinping n’a pas évoqué le test mené par Pyongyang –susceptible pourtant d’éclipser la rencontre diplomatique de Xiamen. Déjà, mi-mai, le premier sommet international des « Nouvelles routes de la Soie« , grande initiative économique lancée par Pékin, avait été largement perturbé par un tir de missile nord-coréen.
Pékin « continuera de travailler avec la communauté internationale et d’appliquer de façon complète les sanctions décidées par le Conseil de sécurité de l’ONU » pour faire pression sur Pyongyang, observait de son côté le ministère chinois des Affaires étrangères. La Chine, destinataire de quelque 90% des exportations nord-coréennes, avait approuvé début août une septième salve de sanctions économiques internationales adoptées dans le cadre onusien, et avait dans la foulée restreint ses achats de minerais de fer et de plomb et de fruits de mer. Pékin continue néanmoins de plaider pour une solution « pacifique » et pour une reprise des pourparlers avec Pyongyang.
Moscou condamne l’essai nucléaire nord-coréen et appelle au calme
La Russie a estimé dimanche que le nouvel essai nucléaire nord-coréen « mérite la plus forte condamnation » tout en lançant un appel au calme. « Cette dernière manifestation par Pyongyang de mépris pour les exigences des résolutions en la matière du Conseil de sécurité de l’ONU et les normes du droit international mérite la plus forte condamnation« , selon un communiqué du ministère russe des Affaires étrangères. Le texte ajoute qu' »il est impératif de rester calme et s’abstenir de toute action qui conduirait à une nouvelle escalade« .
La France veut une réaction rapide de l’Onu
Le président français Emmanuel Macron a appelé dimanche le Conseil de sécurité de l’Onu à réagir « rapidement » à l’essai nucléaire annoncé par la Corée du Nord, qu’il condamne « avec la plus grande vigueur« . Dans un communiqué publié par l’Élysée, le chef de l’État a dit également souhaiter « une réaction unie et claire de l’Union européenne. » « Le président de la République, Emmanuel Macron, condamne avec la plus grande vigueur le nouvel essai nucléaire effectué cette nuit par la Corée du Nord, qui fait suite à une série d’essais de missiles balistiques confirmant la volonté répétée de Pyongyang de porter atteinte à la paix et la sécurité internationales« , lit-on dans le communiqué.
Il « appelle les membres du Conseil de sécurité des Nations unies à réagir rapidement à cette nouvelle violation par la Corée du Nord du droit international, du régime de non-prolifération nucléaire et des résolutions du Conseil, dont la résolution 2371 adoptée le 5 août 2017 à l’unanimité. Il souhaite également une réaction unie et claire de l’Union européenne. »
Pour Emmanuel Macron, « la communauté internationale doit traiter cette nouvelle provocation avec la plus grande fermeté, afin d’amener la Corée du Nord à reprendre sans condition la voie du dialogue et à procéder au démantèlement complet, vérifiable et irréversible de ses programmes nucléaires et balistiques. »
Pour l’AIEA, l’essai nucléaire nord-coréen « extrêmement regrettable«
L’essai nucléaire auquel la Corée du Nord a procédé dimanche est un acte « extrêmement regrettable » effectué « au mépris complet » des exigences internationales, a déclaré le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). « L’essai nucléaire de la République démocratique populaire de Corée (RPDC) est un acte extrêmement regrettable » a déclaré Yukiya Amano dans un communiqué.
Ce sixième essai nucléaire nord-coréen a été effectué « au mépris complet des demandes répétées de la communauté internationale« , ajoute le chef de l’agence onusienne installée à Vienne.
« Provocation majeure » pour l’UE
La chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, a de son côté dénoncé « une provocation majeure » et « inacceptable« , appelant le régime de Kim Jong-Un à « s’engager dans un dialogue crédible et significatif« .
Elle a cependant insisté: « Le message de l’UE est clair. La Corée du Nord doit abandonner de façon complète, vérifiable et irréversible ses programmes nucléaire, balistique et (de développement) d’armes de destruction massive« . Selon elle, le Conseil de sécurité de l’ONU doit « adopter une position ferme et efficace« .
« Caractère déstabilisant » pour l’Otan
L’Otan, par la voix de son secrétaire général Jens Stoltenberg, s’est dite « inquiète du caractère déstabilisant de l’attitude de Pyongyang, qui menace la sécurité régionale et internationale« .
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