Alors que mardi prochain 12 septembre, notre compagnon Jean Revest comparaîtra devant la 17ème chambre du Tribunal de Grande Instance de Paris (rappel : rassemblement à 11h30), l’ASN a lancé une consultation du public sur son projet d’avis visant à autoriser l’usage du couvercle défectueux de l’EPR de Flamanville en cours de construction. Une consultation qui se termine, étonnamment, ce même mardi 12 septembre. Voici le contenu d’un commentaire implacable publié sur le site de l’ASN qui justifie que l’autorisation du couvercle et de la cuve de l’EPR ne doit en aucun cas être délivrée.
Une mise en danger délibérée de la vie d’autrui
L’ASN a choisi cette procédure de « commentaires » pour … accréditer son rapport de 185 pages conduisant à un projet d’avis d’autorisation ! Ce choix de permettre aux citoyens de s’exprimer sur le rapport et le projet de publication de l’avis d’autorisation pourrait paraître étrange, mais à la réflexion, il est évident.
Jamais EDF, AREVA, CEA, … ne pourront admettre un avis de l’ASN n’autorisant pas le couvercle de l’EPR. Jamais, jamais. La cuve est en place, et l’ASN n’a rien fait pour l’empêcher (peut-être rien pu faire). Le président de l’ASN le sait, et son indépendance ne pèse manifestement rien face à la puissance du lobby en France. Tout le monde est bien conscient que, face à la déconfiture totale du fleuron de notre industrie liée à un possible avis défavorable, l’ASN est soumise à des pressions colossales. Des milliards sont en jeu, et rien n’arrêtera le lobby.
Monsieur Chevet, par ailleurs, connaît sa propre fragilité, ayant été récemment directement interpellé par de nombreux citoyens sur le danger inacceptable de l’atome, les morts au quotidien du seul fait de l’exploitation dite « ordinaire » des installations nucléaires, et de la survenue de plus en plus probable, dans un temps court, du Fukushima sur Rhône, Seine, Loire… Et la justice pourrait être saisie par ces mêmes citoyens, qui le lui ont fait savoir, pour « mise en danger délibérée de la vie d’autrui ».
Le choix, donc, de laisser des citoyens s’exprimer sur le rapport semble une fort habile manière de se dédouaner, d’esquiver la charge prévisible. De ce fait, face à la pression du lobby (dont elle fait partie, mais ne veut pas assumer les conséquences), l’ASN pourrait ( ?) retirer son avis d’autorisation face au déferlement des commentaires négatifs (seuls quelques rares commentateurs se présentant comme experts face à la masse des opposants considérés comme incultes représentent la face masquée du lobby : « syrius », « phil57 », « GSQ »).
La chose la plus probable est que l’ASN tiendra compte des avis exprimés dans les commentaires en rajoutant telle ou telle contrainte et/ou délai supplémentaire, pour faire bonne figure, et autorisera in fine couvercle et cuve. Dont acte. Bonne stratégie, donc.
À propos du Rapport sur lequel est basé le projet d’Avis
Contrairement à ce que certains commentateurs nucléolâtres prétendent, ce rapport est très lisible par tout un chacun qui y consacre un peu d’énergie et fait quelques recherches. Il faut mettre fin à la « république des experts », et les innombrables commentaires souvent très pertinents en témoignent.
À propos de la méthode
I) Sur l’indépendance des laboratoires
page 43 : « Areva NP a eu recours à trois laboratoires accrédités selon la norme NF EN ISO/CEI 17025, dont deux indépendants du groupe
– Areva NP, pour réaliser les essais de caractérisation des propriétés mécaniques : le centre technique Areva GmbH à Erlangen en Allemagne ;
– le SCK.CEN à Mol en Belgique ;
– le laboratoire AMEC au Royaume-Uni. «
Or :
SCK-CEN est un pilier de la promotion du nucléaire en Belgique (https://fr.wikipedia.org/wiki/Centre_d’étude_de_l’énergie_nucléaire )
AMEC est un « Partenaire de la filière nucléaire française ! » ( https://www.lesechos.fr/12/04/2006/LesEchos/19646-139-ECH_maintenance-nucleaire—amec-monte-a-100—dans-le-francais-atm.htm)
Donc sur les 3 laboratoires, l’un fait partie du groupe AREVA et les deux autres sont partie prenante de la nucléocratie européenne, avec, certainement des conflits d’intérêt à la clef.
Côté expertises métallographiques, ce n’est pas mieux, on retrouve 3 laboratoires d’AREVA, puis :
Filab qui a étonnement pour partenaire « PNB Le pôle de l’industrie nucléaire » ( http://filab.fr/partenaires ) qui se présente comme « Le PNB est le pôle de compétitivité dédié au nucléaire civil. Ses 160 membres sont tous comme FILAB, acteurs de la filière nucléaire française. »
Quant au Bureau Veritas, tentaculaire, la mise en place de laboratoires dédiés au nucléaire ne verrait certes pas s’accroître son chiffre d’affaire si la filière nucléaire française venait à s’écrouler.
II) Sur l’indépendance du « Rapporteur »
Le rapport est émaillé de « position du rapporteur ». Comme cela est expliqué page 18 : « Le présent rapport a été rédigé conjointement par l’IRSN et la direction des équipements sous pression nucléaires (DEP) de l’ASN. Ainsi le terme « rapporteur » utilisé dans le présent rapport désigne indifféremment les spécialistes de l’IRSN et de l’ASN ayant analysé le dossier d’Areva NP en vue d’une présentation devant le GP ESPN les 26 et 27 juin 2017. Il ne retranscrit pas la position qu’adoptera in fine l’ASN. »
Comme c’est peu dire que l’avenir professionnel des centaines de techniciens de l’ASN et l’IRSN dépendent de la poursuite, à terme, des activités du nucléaire civil dont ils sont spécialistes : sans obérer leur objectivité, il peut sembler évident que ce seul fait pèse dans leurs avis. Ainsi la république des experts est intrinsèquement construite autour de conflits d’intérêts inévitables.
III) Le couvercle et la cuve
Tout est dans le « potentiellement », le « improbable » ou la supposition. Des termes éminemment rationnels comme chacun sait.
Pour exemple, page 31 : « En ce qui concerne la calotte supérieure, toute la surface n’a pas pu être contrôlée. La zone contrôlée correspond à 92 % du revêtement de la calotte. Les 8 % restants correspondent aux zones non accessibles définies sur la Figure 7. Tout le centre de la calotte, sur un diamètre supérieur à 1,2 m, a ainsi été contrôlé, ce qui couvre la zone potentiellement ségrégée. »
S’il y a des zones non accessibles, eh bien elles sont « potentiellement » non ségrégées ! CQFD. Il y a toute une théorie sur la coulée et la solidification de l’acier depuis le lingot (pages 20 & 21) où, donc, on suppose, chose liée au refroidissement du dit lingot que c’est la partie accessible au contrôle qui est la plus « ségrégée ». Ça tombe vraiment bien.
Plus loin, page 33 : « Areva NP conclut que la méthode par ultrasons TOFD permet, lorsque la méthode CPA a détecté des indications, de les dimensionner lorsqu’elles sont supérieures ou égales à 1,5 mm x 3 mm. ». Ainsi seuls les défauts dits « débouchants » sont considérés. Les défauts internes à l’épaisseur de l’acier, donc, ça ne compte pas, ce n’est pas la peine d’en parler. Tant mieux car on ne sait pas les débusquer. Pas plus que les défauts « débouchants » inférieurs à 1 ,5 x 3 mm.
Page 34 : « Le rapporteur considère que la présence de défauts « débouchants » remplis d’oxydes en surface externe des calottes reste improbable pour les calottes supérieure et inférieure. » Et donc pour ce qu’on peut chercher, en matière de défaut, on n’a pas de certitude mais une … improbabilité !
IV) Sur la représentativité des calottes « sacrificielles »
Les calottes étudiées ont montré des différences notables de défauts entre elles (les sacrificielles des États Unis, de Hinkley point, celle de l’EPR). Ce qui démontre d’évidence la variabilité du forgeage de l’usine du Creusot. Subodorer l’état du couvercle de l’EPR à partir de tests sur d’autres forgeages paraît tout à fait irresponsable. Cela revient à supposer une continuité et une régularité dans le défaut !
Le discours d’AREVA sur le calcul d’incertitudes à partir des données de fabrication est tout sauf convaincant. Cela apparaît dans le rapport, page 67 : « Finalement, même si le rapporteur considère que les garanties apportées sur la représentativité sont satisfaisantes, le travail réalisé par Areva NP met néanmoins en évidence certaines différences entre les calottes étudiées, difficiles à juger au plan quantitatif. » Qu’en termes galants ces choses-là sont dites !
V) Sur les positions du Rapporteur
page 126 : « Le rapporteur souligne toutefois que les analyses de résistance mécanique présentées dans le chapitre 6 du présent rapport montrent que la présence d’une zone de ségrégation majeure du carbone réduit sensiblement les marges existantes par rapport à des calottes exemptes d’anomalie (voir Tableau 49 et Tableau 50). » En français dans le texte : les calottes sont défectueuses et ont moins de résistance que si elles ne l’étaient pas !
Et enfin, page 132 : « Aussi le rapporteur considère que l’utilisation du couvercle actuel de la cuve du réacteur EPR de Flamanville ne saurait être envisagée au-delà de quelques années de fonctionnement sans que les contrôles nécessaires au renforcement du deuxième niveau de défense en profondeur n’aient été mis en œuvre. » En français dans le texte : Puisque les calottes sont défectueuses, et risquent de lâcher à tout moment, il convient de mettre en place des contrôles… qui n’existent pas encore (« deuxième niveau »), pour vérifier au jour le jour, le moment où l’accident va survenir.
VI) Sur le Groupe Permanent
Le groupe permanent GP ESPN n’a pas rendu un avis unanime, loin s’en faut puisque 2 de ses membres ont publié un texte critique sur la possible décision.
EN CONCLUSION
Dans ces conditions d’approximations et d’incertitudes jamais l’ASN n’aurait dû autoriser l’installation du fond de cuve de l’EPR. Il faut espérer, que forte de la marée de commentaires lui demandant de ne pas autoriser la pose du couvercle, et même de la cuve, celle-ci saura opposer la résistance au lobby que son statut est censé lui fournir, et de ne pas autoriser le démarrage d’un EPR avec des aciers non conformes. L’ASN sait maintenant que, si elle publie cet avis honteux, les citoyens sauront saisir la justice contre elle pour « mise en danger délibérée de la vie d’autrui ».
NDLR : Ce commentaire est de Gilbert Tallent et est daté du 20 août. À noter qu’à ce jour, 1220 commentaires ont été déposés dont certains très bien argumentés (comme celui ci-dessus)
http://coordination-antinucleaire-sudest.net/2012/index.php?post/2017/09/09/EPR-/-ASN%2C-l-autorisation-coupable%2C-consultation-sur-le-site-de-l-ASN%2C-commentaire-publie-%3A-Non-%C3%A0-l-autorisation-du-couvercle-ET-de-la-cuve-de-l-EPR-%21
Sep 10
EPR : L’AUTORISATION COUPABLE DE L’ASN. UN COMMENTAIRE DÉTAILLE LES MANQUEMENTS DES TESTS ET DE LA CONSULTATION PUBLIQUE
Alors que mardi prochain 12 septembre, notre compagnon Jean Revest comparaîtra devant la 17ème chambre du Tribunal de Grande Instance de Paris (rappel : rassemblement à 11h30), l’ASN a lancé une consultation du public sur son projet d’avis visant à autoriser l’usage du couvercle défectueux de l’EPR de Flamanville en cours de construction. Une consultation qui se termine, étonnamment, ce même mardi 12 septembre. Voici le contenu d’un commentaire implacable publié sur le site de l’ASN qui justifie que l’autorisation du couvercle et de la cuve de l’EPR ne doit en aucun cas être délivrée.
Une mise en danger délibérée de la vie d’autrui
L’ASN a choisi cette procédure de « commentaires » pour … accréditer son rapport de 185 pages conduisant à un projet d’avis d’autorisation ! Ce choix de permettre aux citoyens de s’exprimer sur le rapport et le projet de publication de l’avis d’autorisation pourrait paraître étrange, mais à la réflexion, il est évident.
Jamais EDF, AREVA, CEA, … ne pourront admettre un avis de l’ASN n’autorisant pas le couvercle de l’EPR. Jamais, jamais. La cuve est en place, et l’ASN n’a rien fait pour l’empêcher (peut-être rien pu faire). Le président de l’ASN le sait, et son indépendance ne pèse manifestement rien face à la puissance du lobby en France. Tout le monde est bien conscient que, face à la déconfiture totale du fleuron de notre industrie liée à un possible avis défavorable, l’ASN est soumise à des pressions colossales. Des milliards sont en jeu, et rien n’arrêtera le lobby.
Monsieur Chevet, par ailleurs, connaît sa propre fragilité, ayant été récemment directement interpellé par de nombreux citoyens sur le danger inacceptable de l’atome, les morts au quotidien du seul fait de l’exploitation dite « ordinaire » des installations nucléaires, et de la survenue de plus en plus probable, dans un temps court, du Fukushima sur Rhône, Seine, Loire… Et la justice pourrait être saisie par ces mêmes citoyens, qui le lui ont fait savoir, pour « mise en danger délibérée de la vie d’autrui ».
Le choix, donc, de laisser des citoyens s’exprimer sur le rapport semble une fort habile manière de se dédouaner, d’esquiver la charge prévisible. De ce fait, face à la pression du lobby (dont elle fait partie, mais ne veut pas assumer les conséquences), l’ASN pourrait ( ?) retirer son avis d’autorisation face au déferlement des commentaires négatifs (seuls quelques rares commentateurs se présentant comme experts face à la masse des opposants considérés comme incultes représentent la face masquée du lobby : « syrius », « phil57 », « GSQ »).
La chose la plus probable est que l’ASN tiendra compte des avis exprimés dans les commentaires en rajoutant telle ou telle contrainte et/ou délai supplémentaire, pour faire bonne figure, et autorisera in fine couvercle et cuve. Dont acte. Bonne stratégie, donc.
À propos du Rapport sur lequel est basé le projet d’Avis
Contrairement à ce que certains commentateurs nucléolâtres prétendent, ce rapport est très lisible par tout un chacun qui y consacre un peu d’énergie et fait quelques recherches. Il faut mettre fin à la « république des experts », et les innombrables commentaires souvent très pertinents en témoignent.
À propos de la méthode
I) Sur l’indépendance des laboratoires
page 43 : « Areva NP a eu recours à trois laboratoires accrédités selon la norme NF EN ISO/CEI 17025, dont deux indépendants du groupe
– Areva NP, pour réaliser les essais de caractérisation des propriétés mécaniques : le centre technique Areva GmbH à Erlangen en Allemagne ;
– le SCK.CEN à Mol en Belgique ;
– le laboratoire AMEC au Royaume-Uni. «
Or :
SCK-CEN est un pilier de la promotion du nucléaire en Belgique (https://fr.wikipedia.org/wiki/Centre_d’étude_de_l’énergie_nucléaire )
AMEC est un « Partenaire de la filière nucléaire française ! » ( https://www.lesechos.fr/12/04/2006/LesEchos/19646-139-ECH_maintenance-nucleaire—amec-monte-a-100—dans-le-francais-atm.htm)
Donc sur les 3 laboratoires, l’un fait partie du groupe AREVA et les deux autres sont partie prenante de la nucléocratie européenne, avec, certainement des conflits d’intérêt à la clef.
Côté expertises métallographiques, ce n’est pas mieux, on retrouve 3 laboratoires d’AREVA, puis :
Filab qui a étonnement pour partenaire « PNB Le pôle de l’industrie nucléaire » ( http://filab.fr/partenaires ) qui se présente comme « Le PNB est le pôle de compétitivité dédié au nucléaire civil. Ses 160 membres sont tous comme FILAB, acteurs de la filière nucléaire française. »
Quant au Bureau Veritas, tentaculaire, la mise en place de laboratoires dédiés au nucléaire ne verrait certes pas s’accroître son chiffre d’affaire si la filière nucléaire française venait à s’écrouler.
II) Sur l’indépendance du « Rapporteur »
Le rapport est émaillé de « position du rapporteur ». Comme cela est expliqué page 18 : « Le présent rapport a été rédigé conjointement par l’IRSN et la direction des équipements sous pression nucléaires (DEP) de l’ASN. Ainsi le terme « rapporteur » utilisé dans le présent rapport désigne indifféremment les spécialistes de l’IRSN et de l’ASN ayant analysé le dossier d’Areva NP en vue d’une présentation devant le GP ESPN les 26 et 27 juin 2017. Il ne retranscrit pas la position qu’adoptera in fine l’ASN. »
Comme c’est peu dire que l’avenir professionnel des centaines de techniciens de l’ASN et l’IRSN dépendent de la poursuite, à terme, des activités du nucléaire civil dont ils sont spécialistes : sans obérer leur objectivité, il peut sembler évident que ce seul fait pèse dans leurs avis. Ainsi la république des experts est intrinsèquement construite autour de conflits d’intérêts inévitables.
III) Le couvercle et la cuve
Tout est dans le « potentiellement », le « improbable » ou la supposition. Des termes éminemment rationnels comme chacun sait.
Pour exemple, page 31 : « En ce qui concerne la calotte supérieure, toute la surface n’a pas pu être contrôlée. La zone contrôlée correspond à 92 % du revêtement de la calotte. Les 8 % restants correspondent aux zones non accessibles définies sur la Figure 7. Tout le centre de la calotte, sur un diamètre supérieur à 1,2 m, a ainsi été contrôlé, ce qui couvre la zone potentiellement ségrégée. »
S’il y a des zones non accessibles, eh bien elles sont « potentiellement » non ségrégées ! CQFD. Il y a toute une théorie sur la coulée et la solidification de l’acier depuis le lingot (pages 20 & 21) où, donc, on suppose, chose liée au refroidissement du dit lingot que c’est la partie accessible au contrôle qui est la plus « ségrégée ». Ça tombe vraiment bien.
Plus loin, page 33 : « Areva NP conclut que la méthode par ultrasons TOFD permet, lorsque la méthode CPA a détecté des indications, de les dimensionner lorsqu’elles sont supérieures ou égales à 1,5 mm x 3 mm. ». Ainsi seuls les défauts dits « débouchants » sont considérés. Les défauts internes à l’épaisseur de l’acier, donc, ça ne compte pas, ce n’est pas la peine d’en parler. Tant mieux car on ne sait pas les débusquer. Pas plus que les défauts « débouchants » inférieurs à 1 ,5 x 3 mm.
Page 34 : « Le rapporteur considère que la présence de défauts « débouchants » remplis d’oxydes en surface externe des calottes reste improbable pour les calottes supérieure et inférieure. » Et donc pour ce qu’on peut chercher, en matière de défaut, on n’a pas de certitude mais une … improbabilité !
IV) Sur la représentativité des calottes « sacrificielles »
Les calottes étudiées ont montré des différences notables de défauts entre elles (les sacrificielles des États Unis, de Hinkley point, celle de l’EPR). Ce qui démontre d’évidence la variabilité du forgeage de l’usine du Creusot. Subodorer l’état du couvercle de l’EPR à partir de tests sur d’autres forgeages paraît tout à fait irresponsable. Cela revient à supposer une continuité et une régularité dans le défaut !
Le discours d’AREVA sur le calcul d’incertitudes à partir des données de fabrication est tout sauf convaincant. Cela apparaît dans le rapport, page 67 : « Finalement, même si le rapporteur considère que les garanties apportées sur la représentativité sont satisfaisantes, le travail réalisé par Areva NP met néanmoins en évidence certaines différences entre les calottes étudiées, difficiles à juger au plan quantitatif. » Qu’en termes galants ces choses-là sont dites !
V) Sur les positions du Rapporteur
page 126 : « Le rapporteur souligne toutefois que les analyses de résistance mécanique présentées dans le chapitre 6 du présent rapport montrent que la présence d’une zone de ségrégation majeure du carbone réduit sensiblement les marges existantes par rapport à des calottes exemptes d’anomalie (voir Tableau 49 et Tableau 50). » En français dans le texte : les calottes sont défectueuses et ont moins de résistance que si elles ne l’étaient pas !
Et enfin, page 132 : « Aussi le rapporteur considère que l’utilisation du couvercle actuel de la cuve du réacteur EPR de Flamanville ne saurait être envisagée au-delà de quelques années de fonctionnement sans que les contrôles nécessaires au renforcement du deuxième niveau de défense en profondeur n’aient été mis en œuvre. » En français dans le texte : Puisque les calottes sont défectueuses, et risquent de lâcher à tout moment, il convient de mettre en place des contrôles… qui n’existent pas encore (« deuxième niveau »), pour vérifier au jour le jour, le moment où l’accident va survenir.
VI) Sur le Groupe Permanent
Le groupe permanent GP ESPN n’a pas rendu un avis unanime, loin s’en faut puisque 2 de ses membres ont publié un texte critique sur la possible décision.
EN CONCLUSION
Dans ces conditions d’approximations et d’incertitudes jamais l’ASN n’aurait dû autoriser l’installation du fond de cuve de l’EPR. Il faut espérer, que forte de la marée de commentaires lui demandant de ne pas autoriser la pose du couvercle, et même de la cuve, celle-ci saura opposer la résistance au lobby que son statut est censé lui fournir, et de ne pas autoriser le démarrage d’un EPR avec des aciers non conformes. L’ASN sait maintenant que, si elle publie cet avis honteux, les citoyens sauront saisir la justice contre elle pour « mise en danger délibérée de la vie d’autrui ».
NDLR : Ce commentaire est de Gilbert Tallent et est daté du 20 août. À noter qu’à ce jour, 1220 commentaires ont été déposés dont certains très bien argumentés (comme celui ci-dessus)
http://coordination-antinucleaire-sudest.net/2012/index.php?post/2017/09/09/EPR-/-ASN%2C-l-autorisation-coupable%2C-consultation-sur-le-site-de-l-ASN%2C-commentaire-publie-%3A-Non-%C3%A0-l-autorisation-du-couvercle-ET-de-la-cuve-de-l-EPR-%21