C’est une recherche menée par un groupe de scientifiques français du CNRS et de l’Université de Bordeaux qui rapporte cette nouvelle. L’étude cherchait à mesurer l’empreinte radioactive de la catastrophe de Fukushima dans le vin californien. Elle est parue le 22 juillet dernier.
Comment sait-on que la catastrophe de Fukushima en est à l’origine ?
Résumé des incidents nucléaires de l’année 2011
En 2011, un tsunami et un séisme frappaient la côte japonaise. À la suite de ces catastrophes, trois réacteurs de la centrale de Fukushima Daiichi sont entrés en fusion tandis que la piscine de refroidissement du quatrième entrait en ébullition et surchauffait.
Pour relâcher la pression au sein de l’installation et éviter une explosion nucléaire, les dirigeants avaient dû libérer des produits radioactifs dans l’océan. Cela n’a malheureusement pas suffi et, à cause de la chaleur, des explosions et des incendies ont fini de détruire les installations. Des produits radioactifs ont alors été relâchés en masse dans l’océan.
En 2011, deux autres incidents nucléaires sont survenus. Le premier était situé en Égypte et a été mineur en comparaison de Fukushima. Le second s’est quant à lui produit aux États-Unis et n’a pas provoqué de relâchement de matériaux radioactifs dans l’environnement.
La méthode des scientifiques
L’activité nucléaire issue de l’uranium laisse une trace radioactive connue sous le nom de césium 137. Suite aux divers essais nucléaires et à l’activité des centrales, il n’y a plus une chose à la surface de la Terre qui ne présente pas cette trace, alors que le césium 137 ne se trouvait pas dans la nature avant l’exploitation du nucléaire par l’Homme.
Les scientifiques ont récupéré un lot de 18 bouteilles de rosé et de cabernet sauvignon de Californie. Certaines dataient de 2009 et d’autres de 2012. Ils ont mesuré la proportion de césium 137 présente dans les bouteilles. Ce procédé était déjà connu et est utilisé lors des ventes de bouteilles de vin anciennes pour s’assurer de l’authenticité du produit.
Les résultats des mesures ont été sans appel : il y avait près du double de césium 137 dans les bouteilles de 2012 par rapport à celles de 2009. Cela indique bien que le matériel radioactif relâché à Fukushima en 2011 est arrivé sur les côtes californiennes.
Pour vérifier leurs résultats, les scientifiques ont utilisé une autre méthode bien moins habituelle. Celle-ci consiste à réduire en cendres le vin (ou autre) pour mesurer la présence de matériel radioactif. On peut comprendre pourquoi les amateurs de vins anciens évitent de l’utiliser …
Le césium 137 est-il dangereux ?
Comme indiqué plus haut, le césium 137 est radioactif, mais les teneurs trouvées par les scientifiques ne sont pas dangereuses pour la santé. (NDLR : les organismes de radioprotection l’UNSCEAR et la CIPR habilités à donner des directives ou des recommandations au niveau international proposent une règle simple. Dans le jargon des experts, cette règle, prise comme référence, est appelée la « relation linéaire sans seuil. Cette règle signifie qu’il n’existe donc pas de seuil en deçà duquel il n’y aurait pas de danger pour la santé).
Même au Japon, au cœur de l’incident, il n’y a pas un seul cas de maladie ou de décès suite aux rayonnements qui ont poussé 100 000 personnes à fuir leur domicile. (NDLR : l’incidence du cancer de la thyroïde des enfants au Japon était de 0,35 cas par an pour 100.000 enfants AVANT l’accident. Fin 2017, dans les 13 communes évacuées, il était de 21,4 soit 60 fois plus ! Voir https://www.vivre-apres-fukushima.fr/tag/thyroide/)
Cet article a été publié par Louison 29 juillet 2018, 11 h 12 min
https://citizenpost.fr/2018/07/fukushima-traces-radioactives-vin-californien/
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