PRÉSIDENTIELLE 2022. CINQ SUJETS SUR LESQUELS LES CANDIDATS DE GAUCHE NE SONT PAS D’ACCORD

De nombreuses voix appellent à l’union des candidats de gauche en vue de l’élection présidentielle. D’autant que de réelles convergences existent entre les programmes de Christiane Taubira, Anne Hidalgo, Yannick Jadot, Jean-Luc Mélenchon et Fabien Roussel. Mais ils ne sont pas d’accord sur plusieurs points. Lesquels ? On fait le point.

Alors que les électeurs de la Primaire populaire départagent jusqu’à dimanche sept candidats de gauche, ces mêmes candidats détaillent chaque jour un peu plus les grandes mesures qu’ils entendent mettre en place s’ils sont élus. Si des convergences apparaissent, certaines fractures demeurent parmi les principaux candidats.

Qu’est-ce qui différencie les programmes d’Anne Hidalgo, Christiane Taubira, Yannick Jadot, Jean-Luc Mélenchon et Fabien Roussel ? Ouest-France a sélectionné cinq sujets sur lesquels les positions de ces cinq candidats divergent.

Lire aussi : Hidalgo, Mélenchon, Jadot… « De l’ego et de la discorde » : ces électeurs de gauche en ont assez

(NDLR : les 5 sujets sont : 1. Le rôle dans l’Europe, 2. Le seuil d’impôt sur la fortune, 3. La sortie du nucléaire, 4. La place de la voiture individuelle, 5. Le rôle du Président

Nous ne publierons que le sujet en rapport avec le nucléaire mais nous vous invitons à lire la totalité de l’article en cliquant sur l’adresse du site indiquée à la fin de notre publication.)

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La sortie du nucléaire

La sortie du nucléaire est au cœur des propositions d’Anne Hidalgo et de Yannick Jadot qui ne sont toutefois pas d’accord sur le délai de cette sortie. Pour le candidat écologiste, militant anti-nucléaire convaincu, l’objectif est une sortie du nucléaire « sur vingt ans », notamment via l’arrêt de dix réacteurs nucléaires d’ici à 2035. « Sortir du nucléaire est compatible avec l’atteinte de l’objectif de neutralité carbone à l’horizon 2050, comme le confirme un nombre croissant de scénarios scientifiques et comme le concrétisent actuellement de nombreux pays », a-t-il déclaré.

Concernant le timing de sortie du nucléaire, Anne Hidalgo est plus floue. « Dès les premiers mois de ma présidence, je présenterai un pacte énergétique pour la France qui se donnera comme objectif premier la décarbonation de notre production », écrit-elle dans son programme évoquant « 100 % d’énergies renouvelables aussi rapidement qu’il sera possible de le faire ».

Invitée sur franceinfo le 21 janvier, la candidate socialiste a estimé que l’ambition portée par son concurrent écologiste d’une sortie du nucléaire en 20 ans n’était pas réalisable. « Sortir du nucléaire en 20 ans, c’est faux, ce n’est pas possible », a-t-elle martelé.

De son côté, Christiane Taubira a confirmé l’urgence de « réduire drastiquement et d’arrêter les émissions de carbone », assurant ne pas être favorable au nucléaire même s’il s’agit d’une « réponse transitionnelle à nos besoins ». Mais la candidate à l’investiture de la Primaire populaire estime qu’il s’agit d’un sujet « lourd qui a une part importante dans notre mix énergétique ». C’est pourquoi elle plaide pour introduire de la démocratie quant à l’avenir nucléaire de la France « avec une campagne avec des prises de position », via un référendum.

Évoquant une source d’énergie « dangereuse » et estimant que « 2050 c’est trop long » pour le passage à une énergie 100 % renouvelable en France, Jean-Luc Mélenchon a fait volte-face à la mi-décembre pour se rapprocher de son concurrent du PCF, Fabien Roussel. « Je veux bien m’engager, si les communistes me le demandent comme conditions pour que nous ayons un candidat commun, je suis prêt à dire, oui, nous aurons un référendum pour ou contre le nucléaire, et moi président de la République, je dirai je vous conseille d’arrêter le nucléaire », a-t-il déclaré dans une interview accordée à France Inter/France Info/Le Monde .

Car Fabien Roussel est le seul candidat de gauche favorable au maintien du nucléaire en France. Dans une interview au Point , le candidat communiste a estimé que si les énergies renouvelables sont nécessaires pour atteindre la neutralité carbone en 2050, elles « ne sont qu’un levier ». Selon lui, l’énergie nucléaire est « celle qui permettra de répondre aux besoins du pays sans aggraver notre bilan carbone ».

Lire aussi : Présidentielle 2022. Le nucléaire divise les candidats : ce qu’ils en pensent à gauche et à droite

Par Maxime FETTWEIS et Ouest-France , publié le 29/01/2022 à 07h06

Photo en titre : les 4 candidats (par soucis d’équité)

https://www.ouest-france.fr/elections/presidentielle/presidentielle-2022-cinq-sujets-sur-lesquels-les-candidats-de-gauche-ne-sont-pas-d-accord-1bcb1008-7ab1-11ec-9c59-cf797ef5ccae