Enjeu central de l’élection présidentielle, le nucléaire semble relégué au second plan de ces législatives alors même que les prochain·es député·es joueront un rôle majeur dans la future Loi de Programmation Énergétique qui actera (ou non) la construction de nouvelles centrales en France. Or, malgré les déconvenues que rencontre l’industrie nucléaire actuellement (retard de l’EPR, arrêt simultané de près de la moitié du parc), une partie des candidat·es continue de défendre une vision dépassée d’un nucléaire « vert« , performant et bon pour le climat. Autour des centrales du Tricastin, du Bugey ou de Penly, ou même ailleurs en France, certain·es sont déjà parti·es en croisade pour réclamer de nouveaux EPR et comptent bien approuver des deux mains le projet d’Emmanuel Macron de construire 6 nouveaux réacteurs.
Le jeudi 12 mai au matin, place du Gros Caillou à Lyon, le Réseau « Sortir du nucléaire » a donc organisé une cérémonie parodique pour dénoncer le greenwashing qui enrobe les discours pro nucléaires de certain·es candidat·es. Une dizaine de militant·es représentant des parlementaires doté·es de l’écharpe tricolore a repeint de vert de fausses centrales nucléaires, le tout dans une mise en scène grandiose. Au milieu des fumigènes, les pseudo-candidat·es ont dissimulé sous un drap vert un baril de déchets radioactifs, symbole de la politique de l’autruche de nos dirigeants qui ferment les yeux sur l’accumulation de déchets nucléaires ingérables, qui resteront dangereux pendant des durées infiniment supérieures à celles de leur mandat.
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En arrière fond de cette fausse cérémonie : la centrale du Bugey, à 35km de Lyon, un des quatre lieux pressentis pour accueillir deux nouveaux réacteurs nucléaires si le plan d’Emmanuel Macron est approuvé par l’Assemblée Nationale. Plus vieille centrale de France en fonctionnement, son réacteur n°5, actuellement à l’arrêt, a d’ailleurs subi pas moins de 6 incidents techniques ces deux derniers mois !
Le nucléaire n’est pas une énergie verte !
Cette opération de sensibilisation s’inscrivait dans le cadre de la campagne #PromessesBidons qui vise à dénoncer les propos fallacieux des candidat·es en matière de nucléaire, technologie qui serait, selon eux, dotée de toutes les vertus dont celle de répondre à la crise climatique. Or, nous le savons, le nucléaire ne sauvera pas le climat. Tabler sur des réacteurs lents à construire et sujets aux retards pour produire l’électricité « bas-carbone » de demain est le plus sûr moyen de rater nos objectifs climatiques ! Et n’oublions pas que cette industrie, présentée comme écologique, est une source importante de pollution chimique, thermique et radioactive des milieux, notamment aquatiques ! Et les problèmes du nucléaire ne s’arrêtent pas à son incapacité à résoudre la crise climatique ! Fiasco de l’EPR de Flamanville, état consternant du parc nucléaire français, où près de la moitié des réacteurs sont à l’arrêt, centrales qui vieillissent et ne pourront pas être prolongées éternellement… Il serait temps d’acter que le nucléaire est une impasse, d’autant que de nombreux scénarios montrent qu’une sortie de l’atome est compatible avec nos objectifs climatiques !
Les parlementaires du fan-club du nucléaire
De l’extrême droite à la République en Marche, on affiche un programme en faveur de l’atome. Et certain·es candidat·es vont même plus loin en multipliant les courbettes au lobby du nucléaire. Tout près de Lyon, on peut évoquer le député sortant Thomas Gassilloud (Agir, 10e circonscription du Rhône) auteur en 2021 d’un rapport recommandant de relancer la filière des réacteurs de 4ème génération. Du côté du Bugey, les candidats pro nucléaires sont légion : Damien Abad (LR) a déjà plaidé pour l’introduction du nucléaire dans la taxonomie verte européenne, Olga Givernet (Renaissance) a posé une question au gouvernement pour savoir quand l’État se déciderait enfin pour donner le feu vert à deux EPR au Bugey et Alexandre Nanchi (LR) a fait modifier le SCOT de son territoire en vue d’accueillir de nouveaux réacteurs ! Du côté du Tricastin, même musique avec le très pro nucléaire Paul Bérard ou encore la députée sortante Alice Thourot (Renaissance), qui soutient l’implantation des EPR. Près de Penly, mentionnons aussi le député Sébastien Jumel (PCF).
Et que dire de Julien Aubert, député LR sortant du Vaucluse, fervent soutien de l’industrie nucléaire ? De Perrine Goulet, députée Renaissance sortante de la Nièvre, qui a suggéré de tirer sur les militant·es qui s’introduisaient dans les centrales ? De Claude de Ganay, député LR sortant du Loiret, à l’initiative d’une loi criminalisant lourdement les intrusions de militant·es dans les centrales nucléaires ? De Raphaël Schellenberger, député sortant du Haut-Rhin qui ne décolère toujours pas de la fermeture de Fessenheim et souhaite ardemment la construction de nouveaux réacteurs ? Évoquons enfin Marine Le Pen et ses projets aussi nuisibles qu’irréalistes de mettre en service de nouveaux réacteurs dès 2031.
Contact presse : Pauline di Nicolantonio – 06 69 21 87 23
Chargée de communication : Charlotte Mijeon – 06 64 66 01 23
Publié le 12 mai 2022
Retrouvez ce communiqué sur le site : https://www.sortirdunucleaire.org/Legislatives-le-Reseau-Sortir-du-nucleaire
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