Ces discussions sans intermédiaire seraient les premières entre les deux pays depuis 2018
Les États-Unis et les pays européens ont repris leurs pourparlers avec l’Iran concernant ses activités nucléaires, selon le Financial Times. Des pourparlers directs auraient même eu lieu entre Washington et Téhéran, les premiers depuis que les États-Unis se sont retirés de l’accord de Vienne en 2018 sous l’impulsion de Donald Trump.
Ces informations interviennent dans le contexte de la publication du dernier rapport de l’AIEA sur l’Iran, qui affirme que les interrogations de l’agence concernant les particules d’uranium enrichi trouvées dans un site nucléaire non déclaré par Téhéran ont été résolues, et que l’enquête est désormais close. Des conclusions vivement dénoncées par Israël, qui accuse l’AIEA d’avoir cédé « à des pressions politiques« , soulignant le danger qu’une telle décision pourrait entraîner.
Les États-Unis, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni ont suspendu leurs efforts diplomatiques avec l’Iran en septembre dernier, après le rejet par l’Occident des conditions posées par Téhéran pour la relance de l’accord sur le nucléaire.
Des responsables iraniens ont toutefois rencontré des représentants européens à plusieurs reprises ces derniers mois à Oslo pour discuter du dossier nucléaire, tandis que Robert Malley, l’envoyé spécial américain pour Iran, aurait rencontré à plusieurs reprises l’ambassadeur d’Iran à l’ONU, Saeed Irvani. Les discussions entre ces deux derniers auraient porté principalement sur la possibilité d’un échange de prisonniers, alors que Téhéran détient au moins trois citoyens américains. Mais selon les observateurs, ces tractations viseraient également à favoriser la relance des discussions sur le nucléaire. La semaine dernière, la République islamique a accepté de conclure un accord d’échange de captifs avec la Belgique, et a également libéré deux citoyens autrichiens.
Par ailleurs, des diplomates et analystes américains ont indiqué qu’il existait une possibilité d’un accord intérimaire, ou d’une décision par laquelle l’Iran réduirait les niveaux d’enrichissement d’uranium, en échange d’un certain allégement des sanctions.
Un responsable américain a confirmé que « Washington considérait que l’option diplomatique restait le meilleur moyen de s’assurer que l’Iran n’obtiendrait jamais l’arme nucléaire« .
Une enquête révélée la semaine dernière par le magazine britannique The Economist, montre que l’Iran a notablement augmenté sa capacité à enrichir de l’uranium. Le pays possède actuellement de l’uranium enrichi à hauteur de 60%, tandis que le seuil requis pour la construction d’une arme nucléaire est de 90%.
Une fois que l’Iran parviendra à ce niveau d’enrichissement, il sera en mesure de produire entre trois et sept bombes nucléaires en l’espace de trois mois. C’est ce qu’affirme David Albright, ancien inspecteur nucléaire américain, prédisant que l’Iran pourrait alors fabriquer des armes nucléaires « sur commande« .
Par i24news, publié le 04 juin 2023 à 15h59, dernière modification le 04 juin 2023 à 16h46
Photo en titre : Mazen Mahdi / AFP – L’envoyé spécial des États-Unis pour l’Iran, Robert Malley, lors d’un point de presse en marge de l’ouverture du 17e dialogue de l’IISS à Manama, à Bahreïn, le 19 novembre 2021
https://www.i24news.tv/fr/actu/international/moyen-orient/1685886945-nucleaire-les-etats-unis-meneraient-des-pourparlers-directs-avec-l-iran
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