Un accord sur l’encadrement du programme nucléaire civil iranien contre un allègement des sanctions serait bénéfique pour les dirigeants des deux pays. Ouvertes discrètement à Oman, les discussions, sur le point d’aboutir début juin, butent sur la surenchère de Téhéran.
Tomber d’accord sans signer d’accord… Cinq ans après que Donald Trump a fait exploser le compromis conclu en 2015 sur un contrôle international du programme nucléaire civil de l’Iran, Washington et Téhéran semblent tout près de parvenir à nouveau deal . Mais, chut !, il ne faut pas le dire trop fort à l’image du secrétaire d’État américain Anthony Blinken qui a répété mercredi qu’il n’y a rien à l’horizon .
Les discussions sont en fait engagées depuis le printemps, par l’intermédiaire du sultanat d’Oman, traditionnel médiateur entre les deux pays qui n’ont pas de relations diplomatiques. Début juin, l’affaire semblait faite.
Plus d’attaques antiaméricaines en Irak
L’Iran qui s’est affranchi de ses obligations et qui enrichit son uranium à près de 90 %, tout près du seuil pour fabriquer une bombe, accepterait de plus dépasser le taux de 60 %. Téhéran s’engagerait aussi à ce que ses milices affidées cessent toute attaque contre les Américains encore présents en Syrie et en Irak.
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En échange, les États-Unis fermeraient les yeux sur l’exportation clandestine d’un million de barils supplémentaires de brut iranien par an. Téhéran pourrait aussi accéder à une dizaine de milliards de ses dollars gelés, notamment en Corée du Sud, pour des achats humanitaires (nourriture, médicaments).
« Arrangement informel »
Pas sûr de pouvoir compter sur un vote positif au Congrès américain qui doit en théorie examiner tout accord avec l’Iran, l’administration Biden est prête à conclure un arrangement informel . D’où le souci de discrétion. Le Guide suprême Ali Khamenei, ultime décideur en Iran, a donné son vert.
Mais patatras, les discussions butent désormais sur quatre détenus irano-américains emprisonnés pour des accusations d’espionnage. Après avoir accepté de les libérer, par la voix du président Raïssi, les Iraniens ont fait machine arrière pour au moins l’un d’entre eux, bloquant le deal . Peut-être le résultat de batailles entre factions au sein d’un régime très opaque.
Par Patrick ANGEVIN, Ouest-France , publié le 29/06/2023 à 16h54
Photo en titre : Le Guide suprême iranien Ali Khamenei devant une centrifugeuse à Téhéran le 11 juin 2023. | VIA REUTERS
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