Des deux côtés de l’Atlantique, les exploitants de centrales nucléaires voient s’effriter la rentabilité de leurs installations et s’interrogent sur la pérennité de leur modèle économique…
…Alors que les États-Unis, qui tirent 20 % de leur électricité de l’énergie nucléaire, ont déjà vu leur parc – le plus important au monde – passer sous la barre des cent unités il y a deux ans, de quinze à vingt réacteurs pourraient encore fermer d’ici cinq à dix ans en raison des conditions économiques, vient de mettre en garde le patron du Nuclear Energy Institute, qui réunit les industriels du secteur. Dernier en date, l’exploitant de Fort Calhoun (Nebraska) vient de conseiller à son conseil d’administration de fermer le réacteur à la fin de l’année. Le sujet vient de faire l’objet d’un colloque organisé par le département de l’Énergie américain, à l’intitulé sans ambiguïté : « Improving the Economics of America’s Nuclear Power Plants » (NDLR : « Améliorer les aspects économiques des centrales nucléaires de l’Amérique »).
Les États-Unis ne sont pas seuls à débattre de la compétitivité du nucléaire. En Suède, OKG a annoncé la fermeture anticipée de deux de ses trois réacteurs nucléaires. Et Vattenfall a fait de même pour deux autres. En Finlande, Standard & Poor’s vient de dégrader la notation de TVO, notant que le réacteur EPR que construit péniblement Areva produira une électricité plus coûteuse que le prix de gros actuel. En France, où s’est construit le deuxième parc mondial, EDF voit lui aussi les prix de marché se rapprocher de ses coûts opérationnels. Les mêmes causes (ou presque) ont engendré les mêmes effets : l’abondance de gaz de schiste (aux États-Unis) et la baisse des cours des combustibles fossiles utilisés pour produire l’électricité, combinées avec une consommation atone et le développement des énergies renouvelables, ont poussé les prix de vente à la baisse…
http://www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses/021957320002-nucleaire-a-la-recherche-de-la-competitivite-perdue-2002555.php
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