NUCLÉAIRE : LE BILAN DÉCEVANT DE LA REFONDATION DE LA FILIÈRE

AREVAIl y a un an, l’Élysée actait la scission d’Areva et consacrait EDF chef de file.
De nouvelles difficultés ont émergé et la recapitalisation reste à faire.

…A défaut d’être simple, le plan était clair : recentrer Areva sur le cycle du combustible (mines d’uranium, production et recyclage du combustible nucléaire), en transférant à EDF la fabrication des équipements nucléaires (Areva NP) et l’ingénierie associée, afin de faire de l’électricien le chef de file de la filière pour vendre, construire et exploiter des centrales, en France et à l’étranger. En lourdes pertes (2 milliards en 2015, après 4,8 milliards en 2014) et pétri de dettes (6,3 milliards d’euros fin 2015), Areva devait être recapitalisé…

Une aide d’État à négocier avec Bruxelles:

« L’État recapitalisera Areva, en investisseur avisé, à la hauteur nécessaire », indiquait l’Élysée il y a un an. Fin janvier, le montant a été arrêté : 5 milliards d’euros. Le schéma a toutefois évolué, et la recapitalisation aura deux étages : « Une entité de défaisance portera les risques et évitera de contaminer le reste de l’entreprise », avec un financement « sous le régime de l’aide d’État », a indiqué aux sénateurs, fin mai, Emmanuel Macron, qui a ouvert il y a plusieurs mois les discussions avec Bruxelles…

Une cession d’Areva NP à EDF dans l’expectative:

Un an après, EDF n’a toujours pas fait d’offre ferme sur Areva NP, et trois obstacles sont encore à lever. D’abord, EDF veut être immunisé contre le risque de l’EPR finlandais, dont le contrat est porté par Areva NP… Enfin, EDF voudra s’immuniser contre de possibles recours de clients d’Areva à la suite des « irrégularités » trouvées dans les dossiers de suivi de fabrication à l’usine du Creusot…

Un plan social à l’œuvre:

Dans son plan de performance, qui prévoit de supprimer 6.000 postes dans le monde, la baisse des coûts doit atteindre 1 milliard d’euros en 2017 par rapport à 2014 – 60 % sont « mis en place » ou « sécurisés ». A fin mars, les effectifs ont déjà baissé de 7,2 % par rapport à 2014, avec 38.900 salariés.

http://www.lesechos.fr/journal20160602/lec2_industrie_et_services/021982054928-nucleaire-le-bilan-decevant-de-la-refondation-de-la-filiere-2003220.php