Le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier a critiqué «les solutions militaires» de l’OTAN. Pourquoi ses membres eux-mêmes se mettent à blâmer l’Alliance ? Le journaliste John Walsh cherche une explication…
«Nous ne devrions surtout pas aggraver la situation en envoyant des troupes… Quiconque croit qu’une parade symbolique de chars sur la frontière Est de l’alliance va garantir notre sécurité se trompe… Nous serions bien avisés de ne créer de prétextes pour renouveler une vieille confrontation. [Cela serait] fatal de ne rechercher que des solutions militaires et une politique de dissuasion», a déclaré le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, au sujet des récents exercices militaires de l’OTAN en Pologne et dans les pays baltes.
Sous le prétexte de l’«endiguement», les États-Unis progressent continuellement dans leur nouvelle guerre froide avec la Russie et la Chine
Ses craintes ne devraient pas être ignorées puisque ce sont celles d’un homme qui occupe un poste lui permettant de savoir ce que préparent les États-Unis. Ses paroles reflètent les craintes de plus en plus de gens à travers l’Eurasie, de la France au Japon…
C’est une guerre froide qui ne cesse de s’intensifier, avec des guerres par procuration qui font rage dans l’Est de l’Ukraine et en Syrie et avec des confrontations en Mer de Chine méridionale. Il est de plus en plus probable que ces points sous haute tension vont s’embraser et déboucher sur un conflit militaire ouvert.
Les sanctions sont un coup pour la Russie et pour le reste de l’Europe. Les États-Unis n’en subissent pas les conséquences
En Occident, ce conflit commencera en Europe de l’Est et en Russie, mais il ne s’arrêtera pas là. Tous les pays européens membres de l’OTAN se retrouveront sur la ligne de front. En Orient, le conflit aura lieu dans l’Ouest de l’océan pacifique, sur les côtes chinoises et sur les péninsules et les îles de la région, y compris le Japon, les Philippines et l’Indochine.
Dans tous les cas, les États-Unis seront séparés du front par un océan, «menant à distance» comme dirait Barack Obama, ou impliqués dans un «équilibre extraterritorial» selon certains «experts» en politique étrangère.
Peu importe quels seront les «vainqueurs» – toute l’Eurasie, de la France au Japon – sera dévastée. Peu importe le résultat, les États-Unis pourraient s’en sortir indemnes et dans ce sens «gagner» alors que toutes les nations eurasiennes seraient perdantes. Cela serait une Seconde Guerre mondiale, redux. (NDLR : de retour)
On peut deviner ce que cela signifie dans le cas d’un conflit économique en regardant l’actuelle petite guerre économique menée contre la Russie sous la forme de sanctions. Ces sanctions sont un coup pour la Russie et pour le reste de l’Europe. Les États-Unis n’en subissent pas les conséquences.
Le but de l’élite de la politique étrangère américaine serait clairement de faire «perdre» la Russie et la Chine
Il en irait de même pour un conflit militaire. Vous voulez savoir à quoi cela pourrait ressembler ? Regardez l’Est de l’Ukraine ! Toute l’Eurasie pourrait ressembler à cette pauvre nation dans le cas d’un conflit militaire impliquant les États-Unis et leurs alliés contre la Russie et la Chine. Que l’Eurasie soit prévenue !
Le but de l’élite de la politique étrangère américaine serait clairement de faire «perdre» la Russie et la Chine, mais même si elles «gagnaient», elles seraient très affaiblies, laissant ainsi la place de plus grande puissance économique et militaire du monde aux États-Unis, comme ce fut le cas en 1945…
John V. Walsh, pour RT.
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