La menace d’attentat cybernétique contre les centrales nucléaires du monde entier est de plus en plus réelle.
Pour y faire face, Gilles de Kerchove, coordinateur de la lutte contre le terrorisme au sein de l’UE, pense qu’il faut faire appel à l’expérience des services israéliens en matière de surveillance ciblée des réseaux sociaux.
Dans son intervention pendant la conférence internationale contre le terrorisme à Tel-Aviv, le coordinateur de l’UE a appelé à analyser les métadonnées pour la recherche des terroristes — c’est-à-dire l’information de base identifiée et structurée du cyberespace.
Les autorités israéliennes compétentes sont prêtes à partager leur expérience et plusieurs États appliquent déjà leurs méthodes avec succès. Mais, comme l’a noté Gilles de Kerchove, « les standards juridiques européens ne sont pas les mêmes qu’en Israël. En Europe une plus grande attention est accordée à la sphère privée« . Concrètement, cette « différence » fait que les services européens ont pratiquement renoncé à l’usage d’informateurs pour les catégories de population dont certains représentants suscitent des doutes quant au respect des lois.
Les récents attentats en France mettent en doute le professionnalisme des services de renseignement de ce pays. Paris n’a commencé de changer d’attitude envers le terrorisme qu’en 2012 après les attentats de Toulouse quand Mohamed Merah, né dans cette ville mais dont les parents avaient immigré d’Algérie, a tiré sur des soldats français dont un de confession musulmane avant d’attaquer une école juive, tuant plusieurs enfants et un enseignant. Le service de contrespionnage a été impuissant alors que Merah était connu des forces de l’ordre, avait visité des points chauds de la planète comme l’Afghanistan et le Pakistan et se trouvait sous la surveillance de la DCRI. Il n’a pas été arrêté, certainement car les services secrets espéraient découvrir son lien avec des cellules terroristes. L’analyste militaire israélien Alex Veksler suppose même que Merah était un agent français qui n’avait pas été à la hauteur de la confiance accordée par ses superviseurs.
Le contrespionnage français, géré par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), a pris sa forme actuelle seulement en 2014 après de profondes réorganisations au sein de tous les services. Toujours intégrée officiellement au ministère de l’Intérieur, la DGSI est en fait directement subordonnée au président. La France a fixé une seule mission à son contrespionnage: vaincre le terrorisme. Il ne sera possible de la remplir qu’en utilisant l’expérience accumulée par Israël, pays opposé depuis des décennies à toute sorte de radicaux.
https://fr.sputniknews.com/presse/201608171027334014-nucleaire-cyberterroristes/
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