Réunis en assemblée des délégués à Olten (SO), les Verts ont approuvé à l’unanimité leur initiative «Sortir du nucléaire».
En plus d’être dangereuse, l’énergie nucléaire n’est plus rentable, selon les Verts réunis pour une assemblée des délégués à Olten (SO).
Une sortie du nucléaire non planifiée constitue «une décision à l’aveuglette, qui menace la sécurité de la population, une promesse de gouffre financier et un risque de paralysie ‘à la Swissair’», s’alarme samedi la présidente du Parti écologiste Regula Rytz dans un communiqué. La conseillère nationale bernoise fait référence au «grounding» de l’ex-compagnie aérienne nationale, qui a dû mettre la clé sous le paillasson en 2001.
Gouffres financiers, les centrales nucléaires représentent un risque énorme pour les contribuables, explique dans le communiqué Kaspar Müller, économiste et expert financier indépendant invité à l’assemblée.
Pour rappel, dans sa dernière étude des coûts publiée en 2011, swissnuclear, le lobby des exploitants de centrales, estimait les coûts de désaffection à 20,6 milliards de francs. Un montant cinq fois plus élevé, selon la Fondation suisse de l’énergie. Le problème non résolu des déchets risque d’être légué aux générations futures, s’inquiètent les Verts.
Risque d’accident nucléaire
L’initiative pour une sortie programmée du nucléaire «n’est pas un contre-projet à la stratégie énergétique», mais garantit qu’on ne laissera pas fonctionner nos cinq centrales nucléaires «jusqu’au prochain accident grave», relève Regula Rytz.
Pour rappel, la Suisse héberge la plus vieille centrale nucléaire au monde: Beznau I. Elle atteint sa 47e année d’exploitation. Mühleberg et Beznau II font aussi partie des plus vieilles centrales existantes.
Si le peuple dit «oui», Beznau I devrait être arrêtée l’année prochaine. Idem pour les centrales de Beznau 2 et de Mühleberg, construites en 1972. Gösgen devrait être arrêtée en 2024 et Leibstadt en 2029. Les BKW, l’exploitant de Mühleberg, ont déjà décidé de fermer le site en 2019 pour raisons économiques.
«Au lieu d’engloutir toujours plus d’argent dans la poursuite d’une exploitation dangereuse, les Verts veulent investir dans l’avenir», projette Regula Rytz, arguant que «plus de 50 000 projets d’énergie renouvelable attendent de remplacer le courant nucléaire». Un «oui» créerait «la sécurité nécessaire pour planifier et investir», selon elle.
Accords commerciaux et démocratie
Les délégués ont par ailleurs adopté une résolution qui défend une troisième voie «entre libre-échange effréné et repli sur soi nationaliste», indique le communiqué. Ouverture, solidarité et démocratie doivent pour eux prévaloir sur le nationalisme, la surexploitation et des tribunaux d’arbitrage multinationaux.
Les accords internationaux TTIP, CETA et TISA «ruineraient la démocratie», préviennent les Verts, qui estiment que nous aurions «tort de ne pas prendre au sérieux les appréhensions des perdants de la globalisation», le pas vers le nationalisme étant «vite franchi».
http://www.tdg.ch/suisse/Sortir-du-nucleaire-pour-eviter-un-fiasco-financier/story/31231385
Commentaires récents