EDF MET L’AUTORITÉ DE SURETÉ NUCLÉAIRE SOUS PRESSION

edf-pression-asnÀ Flamanville (Manche), sur le site de l’EPR en construction, Xavier Ursat, le directeur général chargé du nouveau nucléaire l’assure : « Le scénario d’une non-compatibilité de la cuve n’existe pas chez EDF. »

En mars 2015, la découverte de teneurs anormales de carbone dans le couvercle et le fond de la cuve de l’EPR a forcé Areva et EDF à mener un programme de justification de la résistance de cet équipement.

Selon EDF, 89 % des essais sur des pièces sacrificielles ont été réalisés et tous respectent les exigences de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN).

Les résultats ont été transmis au fur et à mesure aux inspecteurs, qui disposeront de l’ensemble du dossier d’ici à la fin novembre.

L’Autorité s’est engagée à donner son avis avant la fin du premier semestre 2017.

Le pari de l’énergéticien d’écarter tout plan B n’est-il pas risqué ?

Si les tests mécaniques et physiques sont bons, l’ASN s’est montrée particulièrement exigeante au cours de ces derniers mois.

Le soupçon d’anomalies sur les générateurs de vapeur d’une partie du parc nucléaire l’a conduite à demander la mise à l’arrêt de 18 tranches.

Sans aucune considération pour les coûts subis par EDF ni pour la sécurité de l’approvisionnement électrique en France.

Safety first ! « La pression va être énorme sur les épaules de l’ASN », assure un proche du dossier.

Si l’Autorité refuse la cuve, le chantier normand est quasiment perdu car il faudrait plus de cinq ans pour reforger ce matériel. Quant à la carrière de l’EPR, elle prendrait fin dans le Cotentin.

Les projets en Angleterre et en Inde seraient sans aucun doute remis en cause. « Le pire est que si l’ASN valide la cuve, il y aura un doute sur son indépendance », ajoute cette source.

Quelle que soit sa décision, l’Autorité devra être particulièrement solide pour assumer son choix. Un vrai stress test !

http://www.usinenouvelle.com/article/edf-met-l-asn-sous-pression.N466403