LA « VRAIE-FAUSSE » FERMETURE DE FESSENHEIM

enchaînéUne nouvelle déconvenue pour François Hollande et sa ministre de l’Environnement, Ségolène Royal, qui voulaient à tout prix annoncer la fermeture de Fessenheim avant la fin du quinquennat. Les administrateurs d’EDF, réunis en conseil d’administration le 4 janvier, ont certes, validé le protocole d’indemnisation de Fessenheim. Mais ils ont parallèlement refusé de délibérer, dans l’immédiat, sur a fermeture définitive de la plus vieille centrale de France. Contradictoire ? Non, EDF achète du temps…

Offusqués par les pressions qu’exerce le chef de l’État (« Le Canard », 18/1), les cinq administrateurs indépendants de l’entreprise publique, sur lesquels la décision reposait, sont entrés en rébellion. Ils veulent d’abord s’assurer que la Commission Européenne donnera son aval au processus d’indemnisation de Fessenheim. Si Bruxelles devait considérer ce protocole comme une aide de l’État, la fermeture serait caduque. Ensuite, ils exigent que l’État signe préalablement les autorisations administratives nécessaires à la poursuite des travaux de l’EPR de Flamanville et au redémarrage de Paluel 2 , à l’arrêt depuis la chute d’un générateur de vapeur le 31 mars 2016.

« On ne peut quand même pas prendre le risque de perdre 4 centrales d’un coup, soit l’équivalent de 4,7 mégawattheures » s’exclame un administrateur. Tout cela uniquement pour sauver la face du chef de l’État. Officiellement, le conseil censé acter la fermeture de Fessenheim doit se tenir avant l’élection présidentielle.

Mais en gagnant du temps, EDF compte bien sauver son atome.

Source : Le Canard Enchainé, le 25 01 3016

Note du Réseau Sortir du Nucléaire:

« On ne peut […] pas prendre le risque de perdre 4 centrales d’un coup […] équivalent de 4,7 mégawatt-heures« 

Qu’en est-il de la puissance et de la réalité de la « perte » de quatre centrales :

Fessenheim : deux fois 900 MW – réacteurs complètement obsolètes qui, de plus, comme les 58 réacteurs français, seraient incapables de recevoir aujourd’hui une autorisation de mise en service par l’ASN.

Paluel 2 : 1 300 MW – réacteur au condenseur détruit par un incendie et à la structure du bâtiment réacteur irréversiblement dégradée par la chute d’un générateur de vapeur.

Flamanville 3 : 1 600 MW – sur le papier seulement puisque des défauts rédhibitoires limitent déjà sa puissance avant même de savoir s’il pourra un jour fonctionner.

La perte de quelque chose qui n’existe pas n’est pas une perte et, en l’occurrence, l’administrateur devra trouver autre chose à administrer qu’un électricien puisqu’il confond un total de puissance de 4,7 gigawatt avec une énergie de « 4,7 mégawatt-heures » !

Ce qu’oublie également l’administrateur, qui se place en mauvais comptable pur, c’est qu’avec qu’avec la fermeture de Georges Besse 1, EDF a récupéré une puissance de  3,2 gigawatts…