SUISSE : UN PETIT RAYON DE SOLEIL AU CIEL DU 21 MAI ?

Suisse La consensuelle Stratégie énergétique 2050 n’est pas parfaite, n’apporte pas de réponse à toutes les questions. Mais elle a une grande vertu: elle fixe un cadre flexible à l’intérieur duquel les éléments de la politique énergétique fédérale pourront être mis en œuvre progressivement, en suivant l’évolution technologique. Le peuple helvétique, appelé aux urnes le 21 mai sur la révision de la loi sur l’énergie, a donc l’occasion d’orienter le pays dans la bonne direction en matière énergétique…

Trois objectifs principaux sont visés.

. Réduire la consommation et améliorer l’efficacité énergétique d’abord: une absolue nécessité, l’énergie la moins chère étant celle que l’on ne consomme pas.

. Promouvoir ensuite les énergies renouvelables, avec intelligence, comme l’hydraulique (sans asphyxier les rivières), la biomasse et le solaire (qui méritent d’être davantage sollicités), l’éolien (en évitant des absurdités comme à Saint-Brais) ou la géothermie (sans jouer aux apprentis sorciers).

. La stratégie énergétique 2050 prévoit surtout, enfin, de sortir définitivement du nucléaire, en renonçant à construire de nouvelles centrales atomiques.

Une mise en œuvre progressive des mesures devra permettre un approvisionnement en électricité sûr et à un coût compétitif, ce qui contribue à la prospérité du pays. C’est d’ailleurs pour éviter toute précipitation, que les citoyens suisses, acquis à la nécessité de renoncer à l’énergie atomique, avaient rejeté voilà six mois à 54,2% l’initiative «Sortir du nucléaire». La peur de manquer d’électricité avait été plus forte que la peur de l’atome fou; la stratégie 2050 s’était imposée comme la juste voie à suivre.

Dire non à la stratégie énergétique 2050, c’est dire oui à la poursuite sur le long terme du nucléaire, alors que personne n’ignore ses dangers, en cas d’accident et pour le stockage des déchets. Principal opposant au oui le 21 mai, l’UDC cherche à effrayer par le porte-monnaie, en affirmant que les familles devront s’acquitter d’une dépense annuelle supplémentaire de 3200 francs… alors que la Confédération estime la hausse à 40 francs, soit 80 fois moins! Soit une dépense légère, indispensable à la promotion des énergies renouvelables indigènes qui, si elles sont un peu plus chères, ne menacent pas la santé de la planète et de ses habitants.

Article de Rémy Chételat

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