Au-delà de Cattenom, le Luxembourg est-il exposé à d’autres risques compte tenu des nombreuses centrales nucléaires de nos voisins européens ?
On entend – et nous vous parlons – régulièrement de la centrale nucléaire de Cattenom, de sa possible fermeture et des dégâts qu’un éventuel accident majeur pourrait causer au Luxembourg. Et loin de nous l’envie d’écrire un article alarmiste, mais la question se pose.
Situés à peine à 10km de la frontière du Grand-Duché et à 20km de Luxembourg-Ville, les quatre réacteurs installés en Moselle représentent, en cas de défaillance majeure, la menace nucléaire la plus importante pour le pays. Si un accident égal à celui de Tchernobyl ou de Fukushima survenait, une zone d’exclusion serait instaurée autour de la centrale. Tous les habitants seraient évacués. Cette zone est de 20km autour du réacteur détruit de Fukushima I et de 30km autour de Tchernobyl. Voici les deux zones d’exclusion appliquées aux centrales les plus proches.
On voit bien selon les deux cas de figures, la zone d’exclusion autour de Cattenom engloberait une partie du Grand-Duché. Tout le sud du pays et la capitale, seraient compris dans une zone d’exclusion de 30km. Et ce pour des dizaines d’années. Trente ans après Tchernobyl, Pripiat est toujours une ville-fantôme.
En France, la ministre de l’Environnement Ségolène Royal avait annoncé en avril 2016 l’extension de 10 à 20km des plans particuliers d’intervention autour des sites nucléaires. De la « la poudre aux yeux » pour Greenpeace, qui rappelle que « l’impact radiologique de l’accident de Fukushima s’étendait sur un périmètre de 100 km. En ce qui concerne la catastrophe de Tchernobyl, le périmètre était de 300 km», peut-on lire dans Le Monde.
Effectivement, les choses restent plus compliquées qu’il n’y paraît. Si les zones d’exclusion sont délimitées géographiquement, l’expansion potentielle d’un panache radioactif dépend des conditions météo, en particulier la direction du vent. De même, difficile de tenir compte de la pollution au sol ou des cours d’eau. Les zones limitées autour de Tchernobyl ne sont pas uniformes mais suivent le tracé du panache et les traces relevées au sol.
Le panache radioactif de Tchernobyl (couramment appelé nuage) a parcouru des milliers de kilomètres depuis l’est de l’Ukraine pour toucher tantôt les pays scandinaves puis la France (bien que la contamination était moindre avec la distance) et finalement se concentrer sur l’Europe centrale.
Au final, seul un incident majeur survenu à Cattenom (comme à Tchernobyl ou Fukushima) nécessiterait l’évacuation d’une partie du pays. Quoiqu’il arrive, un accident majeur survenant dans n’importe quelle centrale nucléaire d’Europe aurait de fortes chances de toucher le Luxembourg et ses voisins. De la même manière que le « nuage » de Tchernobyl.
http://5minutes.rtl.lu/grande-region/france/962975.html
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