Le sixième essai nucléaire mené par la Corée du Nord, qui assure avoir testé avec succès une bombe H, était d’une puissance estimée à 50 kilotonnes, ont déclaré ce lundi 4 septembre des responsables du ministère sud-coréen de la Défense devant le Parlement.
Cette quantité d’énergie signifierait que l’essai était cinq fois plus puissant que le cinquième test nucléaire mené par le régime de Kim Jong-un en septembre 2016, et surtout, plus de trois fois plus puissant que la bombe américaine qui a ravagé Hiroshima en 1945 (dont la puissance était estimée entre 12 et 18 kilotonnes).
Pour avoir une idée plus précise de ce que représentent ces chiffres, Le HuffPost vous propose de comparer l’étendue des dégâts potentiels causés par les bombes nucléaires les plus connues de l’histoire, si elles touchaient un territoire comme Paris.
Sur les cartes ci-dessous, réalisées grâce au site Nuke Maps, chaque couleur correspond à un rayon d’action et un degré de radioactivité différents:
– en vert: la zone où les radiations dépassent les 5 Sv (le Sievert étant l’unité de mesures des radiations). L’institut de radioprotection et de sûreté nucléaire estime qu’à partir de 1 mSv (soit 0,001 Sv), la population doit être évacuée. Exposée à une radiation de 5 Sv, le taux de mortalité approche des 90%.
– en rouge: la zone touchée par un souffle de puissance suffisante pour détruire la plupart des bâtiments en béton
– en gris: la zone touchée par un souffle de puissance suffisante pour causer l’effondrement de la plupart des bâtiments résidentiels
– en orange: la taille maximum de la boule de feu créée par l’explosion de la bombe
La nature de la bombe lancée dimanche 3 septembre par la Corée du Nord n’a cependant toujours pas été confirmée par les autorités sud-coréennes, qui ont seulement indiqué « qu’une variété de matériel nucléaire » semblait avoir été employée.
Elles ont en revanche confirmé que la Corée du Nord avait bien réussi à miniaturiser une arme nucléaire, de façon à la placer sur un missile. « Nous pensons qu’elle pourrait être installée sur un missile balistique intercontinental« , a déclaré Song Young-Moo, ministère de la Défense, au Parlement.
La confirmation de cette avancée n’est pas négligeable: en juillet dernier, Pyongyang a réussi le lancement de ses missiles à longue portée (ICBM), et affirmé que la Corée du Nord pouvait désormais « frapper tout endroit au monde« . La miniaturisation de la bombe restait alors l’un des derniers défis à relever pour le régime nord-coréen, et c’est désormais chose faite.
Les avancées incontestables du programme nucléaire nord-coréen ont été à l’origine de l’escalade des tensions entre Pyongyang et les autres puissances mondiales. Après le sixième essai nucléaire, la Maison Blanche s’est dite prête à « une réponse militaire massive« , en cas de nouvelles menaces.
Ce lundi, le ministre de la défense sud-coréen a de son côté annoncé le renforcement du bouclier antimissile américain Thaad, déployé dans le pays depuis mars 2017. Des signes que la Corée du Nord « prépare un nouveau tir de missile balistique sont détectés avec constance depuis le test de dimanche« , a aussi averti le ministère de la Défense, sans donner davantage de précisions.
NDLR: pour voir les différentes cartes, cliquer sur:
http://www.huffingtonpost.fr/2017/09/04/coree-du-nord-voici-limpact-que-pourrait-avoir-sur-paris-une-bombe-nucleaire-aussi-puissante-que-celle-testee-par-pyongyang_a_23195790/
Commentaires récents