Un jour de 1983, ce lieutenant-colonel des forces aériennes soviétiques a pris une décision qui a évité une guerre nucléaire. Il est décédé dans la plus grande discrétion à l’âge de 77 ans.
Notre première histoire est l’occasion de se souvenir d’un homme, un Russe, dont on a appris la mort lundi. Pas grand monde ne le connait et pourtant, on lui doit sans doute beaucoup !
Il est bien possible qu’on soit là, vivants, grâce à ce Stanislav Petrov parce qu’un jour, il y a 34 ans, cet homme a décidé de ne rien faire. C’était le 26 septembre 1983. Nous sommes en pleine guerre froide, le lieutenant-colonel Petrov, des forces aériennes soviétiques, est dans un bunker près de Moscou chargé de surveiller un système d’alerte satellite. Un peu après minuit, soudainement, un écran signale le lancement de missiles depuis les États-Unis vers l’URSS ! Cinq missiles se dirigent sur eux ! Des sirènes retentissent et sur l’écran radar s’affichent en lettres rouge : « START », « lancement ». C’est un peu la panique dans le bureau, Petrov sait qu’il faut très vite évaluer la situation. Si réplique il doit y avoir, le Kremlin doit la lancer dans la demi-heure. Et qui dit réplique, dit guerre nucléaire. Stanislav Petrov racontera plus tard qu’il a eu l’impression, alors, d’être assis sur une poêle bouillante, ses jambes étaient flageolantes. Et ce jour-là, à ce moment-là, Petrov décide donc de ne pas donner l’alerte, de rien faire et d’attendre.
Il aurait dû prévenir ses supérieurs pourtant, c’était le protocole !
Oui mais Petrov a eu un pressentiment, et beaucoup de bon sens finalement. Il s’est dit que si l’Amérique attaquait, ce serait une attaque globale, pas juste cinq missiles. Après quelques minutes il a vu aussi que les radars au sol ne confirmaient pas la présence de ces missiles. Il a donc parié sur un bug technologique, et a prié pour avoir raison ! Et il avait raison. Ce que les satellites soviétiques avaient pris pour un lancement de missiles était juste un reflet sur les nuages.
Il a évité une guerre nucléaire ! C’est un héros qui vient de mourir !
Oui mais pendant très longtemps, personne n’a rien su de cet épisode, secret défense. Il y avait eu une grosse défaillance du système, donc pas question de reconnaître que quelqu’un, dans le lot, avait bien agi. Ce n’est que bien après la chute du Mur, en 1998, que l’histoire de cette nuit de tous les dangers a été racontée, d’abord dans la presse allemande. Stanislav Petrov vivait de sa retraite militaire dans un petit appartement près de Moscou. Il y a quelques jours, un de ses amis allemands l’a appelé pour lui fêter son anniversaire. C’est comme ça qu’on a su que l’homme qui a sauvé le monde était mort, en mai dernier, à 77 ans, dans la plus grande discrétion…
Article rédigé par Sophie LARMOYER
La suite de l’article ne concerne plus le nucléaire. Pour lire l’intégralité de l’article : http://www.europe1.fr/emissions/le-journal-du-monde/mort-de-stanislav-petrov-un-russe-qui-a-evite-une-guerre-nucleaire-3441587
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