Dans sa tentative de faire passer des vessies pour des lanternes, Areva vient d’être taclé par l’ASN. Sa demande de modification du transport de containers d’hexaflorure d’uranium au sein de ses installations nucléaires de base n°168 (Georges Besse II) et INB 93 (Eurodiff) n’est pas anodine et constitue bien « une modification notable des modalités d’exploitation autorisées de l’installation nucléaire ». Le contournement par le nucléariste de la réglementation est en échec, notamment en matière de sécurité.
Se croyant finaud et sûr de son pouvoir dominant, Areva a encore une fois tenté le coup de s’affranchir de ses obligations, notamment en matière de sécurité. Cette fois-ci c’est sa Société d’enrichissement du Tricastin (SET) qui a tenté de modifier de manière notable les modalités de transport interne de matières radioactives en les faisant passer pour de simples ajustements : des cylindres (30B et 48’’) remplis en partie d’hexafluorure d’uranium UF6 qui circulent au cœur même de son installation atomique Georges Besse-II (INB base n°168).
L’ASN ne s’est pas laissée duper et a recalé la demande du nucléariste estimant qu’elle contrevient à pas moins que le code de l’environnement, le code des relations entre le public et l’administration, au décret initial de création et de modification de l’installation nucléaire Georges Besse-II, au décret en matière de sûreté nucléaire et du transport de substances radioactives. Pas moins !
On découvre ainsi que, dans son dossier, Areva n’apporte aucune garantie sur la résistance des cylindres à la pression d’un incendie fut-il même de courte durée, que le comportement des vannes et des bouchons équipant les cylindres lors du refroidissement consécutif à un incendie est incertain, que plusieurs hypothèses ont été tout simplement omises notamment l’épaisseur d’acier considérée ou encore le coefficient de sécurité sur la limite à la rupture de l’acier et occulte la possibilité d’extrapoler les résultats de certains essais.
Pour l’ASN – et c’est une première – la démonstration de la sûreté des transports d’UF6 par Areva n’est ni apportée ni démontrée. Plus encore : car même les dispositions compensatoires successibles de protéger les cylindres à taux de remplissage intermédiaire n’ont pas été reprises en totalité dans les règles générales d’exploitation de la demande d’autorisation.
Même sanction de l’ASN pour la demande par Areva de modifications déguisées se son installation de séparation des isotopes d’uranium Eurodif du Tricastin (INB n°93).
On bricole et on se dit que cela passera comme d’hab. D’ailleurs l’État ne vient-il pas d’être contraint par Areva à lui verser 4 milliards 500 millions d’euros pour le sauver de la faillite ?
Une fois encore, et ce n’est pas fini (voir les autres tentatives d’Areva), le lobby nucléaire agit de coup de force en coup de force et se considère au-dessus de la Loi et de la réglementation. La vigilance citoyenne est de mise.
http://coordination-antinucleaire-sudest.net/2012/index.php?post/2017/09/20/Areva-Tricastin-%3A-l-ASN-rejette-la-demande-de-modifications-du-transport-de-mati%C3%A8re-d-hexaflorure-d-uranium-au-sein-de-l-INB-168-%28Georges-Besse-II%29
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