COMMUNIQUÉ DE L’ASSOCIATION FRANÇAISE DES MALADES DE LA THYROÏDE

ThyroïdeLe rapport de la « mission flash » conduite par J.P. DOOR pour la Commission des Affaires Sociales crée beaucoup de déception chez les patients dont sont niées les souffrances endurées et dont sont ignorés les arguments et revendications présentés par leurs associations.

Nier la réalité de la crise sanitaire née dès le mois d’avril, comme le démontrent les premiers signalements de pharmaco vigilance, au profit d’une « crise médiatique » survenue à mi-aout, relève de la manipulation. Annoncer la « fin de la crise du Lévothyrox » alors que des dizaines de milliers de de patients doivent supporter des effets indésirables, parfois invalidants, lorsqu’ils n’ont pas pu se procurer des comprimés de l’ancienne formule en France ou à l’étranger, relève au mieux de l’ignorance, au pire du mépris.

Renvoyer la responsabilité aux médecins qui ne lisent pas, ou ne savent pas communiquer, démontre la méconnaissance de la désertification médicale, de la charge de travail qui accable les généralistes, qui plus est mal informés par la communication de l’ANSM, pour laquelle « les patients ne percevraient pas de changement »….

Ne pas relever, selon le rapport du CRPV de Rennes, que 44% des patients présentant des EI graves avaient une TSH normale, ne laissant aucun recours thérapeutique au médecin lorsqu’il était accessible, signe l’inconsistance du rapport : celui-ci ne relève même pas que le rapport de pharmaco vigilance réclame la constitution d’un groupe de travail scientifique sur les situations ne relevant pas mécaniquement de l’hyper ou de l’hypo thyroïdie, explication sommaire affichée par l’ANSM.

La crise sanitaire actuelle, qui concerne des dizaines, voire des centaines de milliers de patients, est due à la légèreté avec laquelle l’ANSM a remplacé un médicament à fenêtre thérapeutique étroite prescrit depuis des dizaines d’années par un similaire « générique-like », sans recours possible sur le marché français, au vu d’une simple et insuffisante étude de bio-équivalence.

Cette crise sanitaire, issue de ce qui apparait comme une véritable expérimentation, va accroitre la défiance de la population envers les institutions et les acteurs de santé ainsi qu’envers les décideurs politiques.

Elle va à l’inverse de tous les objectifs affichés depuis des années visant à faire du patient un acteur de sa propre santé. Elle démontre que la démocratie sanitaire n’est toujours pas une exigence réelle pour les institutions sanitaires de notre pays.

Le comité scientifique et CA de l’association

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