LE PAPE S’INSURGE CONTRE LES DANGERS DE L’ARMEMENT NUCLÉAIRE

À l’occasion du congrès sur le désarmement nucléaire organisé aujourd’hui et demain au Vatican, en présence de nombreuses personnalités de premier plan, dont l’ancien directeur de l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique Mohamed El-Baradei (sur la photo),  le Pape François a une nouvelle fois exprimé la position ferme du Saint-Siège face à «la spirale de la course aux armements». Le Saint-Père, en pleine continuité avec ses prédécesseurs, a manifesté son inquiétude face au péril mortel représenté par ces armes de destruction massive.

Pour le Pape, les dépenses en armement nucléaire sont immorales à plusieurs titres : tout d’abord, elles pèsent lourd dans le budget des nations concernées, «au point de devoir mettre au second plan les priorités réelles de l’humanité souffrante» comme «la lutte contre la pauvreté». L’autre aspect, c’est évidemment le danger extrême que représentent ces armes, que ce soit en cas de « détonation accidentelle » ou d’utilisation volontaire dans un contexte de guerre. Le Pape invité à écouter la «voix prophétique» des « Hibakusha« , les survivants des bombardements de Hiroshima et de Nagasaki, en rappelant aussi les conséquences des essais nucléaires sur la santé des populations locales.

Sur un plan politique, le Pape a martelé que «les relations internationales ne peuvent pas être dominées par la force militaire, les intimidations réciproques, l’ostentation des arsenaux belliqueux». Dans une allusion à l’actualité, François a évoqué les «scénarios angoissants» générés par «le terrorisme et les conflits asymétriques».

Le Saint-Père a donc exhorté à un «sain réalisme» et à ce que les armes nucléaires soient formellement interdites dans le cadre de conventions internationales, comme c’est déjà le cas pour les armes chimiques et biologiques ou pour les mines antipersonnel. Il a salué le vote cet été par une majorité des États membres de l’Onu d’un traité d’interdiction de ces armes, qui vient combler un «vide juridique», et apporte une «lueur d’espérance».

Dans la filiation des appels exprimés par Paul VI et de Jean XXIII, dans les années 1960, pour vaincre la «psychose belliqueuse» générée alors par la guerre froide, François a invité tous les participants à continuer d’œuvrer «au service de la justice et de la paix».

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