LA RESTRUCTURATION DE LA FILIÈRE NUCLÉAIRE FRANÇAISE FRANCHIT UN CAP DÉCISIF

Le groupe EDF possède désormais l’activité « réacteur » d’Areva, devenant ainsi le chef de file de la filière nucléaire française. Areva va désormais se recentrer sur le combustible.

Électricité de France (EDF) règne désormais seul en maître sur la filière nucléaire française. Le groupe a en effet signé vendredi 22 décembre au soir l’accord définitif pour reprendre 75,5 % du capital de « New NP », une branche d’Areva qui regroupe les activités de conception et fourniture de réacteurs nucléaires.

Cet achat se fait sur la base d’une valorisation de 2,47 milliards d’euros et « sans reprise de dette financière », précise le communiqué publié par les deux entreprises. Pour compléter le tour de table, le japonais Mitsubishi Heavy Industries (MHI) devrait prendre 19,5 % et le français Assystem les 5 % restants.

Nouveau nom pour Areva

Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a salué cette opération qui « fait d’EDF le chef de file de la filière nucléaire » française, a-t-il écrit dans un communiqué. Cette restructuration « est essentielle pour l’indépendance énergétique de la France, sa sécurité d’approvisionnement et à sa production d’électricité décarbonée, et qui confortera l’offre française à l’export », a-t-il ajouté.

Débarrassée de son activité de conception de centrales, Areva va changer de nom et se recentrer sur les activités liées au cycle du combustible, de l’extraction de l’uranium dans les mines au démantèlement des centrales, en passant par le retraitement du combustible usagé.

Cette entreprise devrait bénéficier début 2018 d’une augmentation de capital réservée aux investisseurs japonais MHI et JNFL (Japan Nuclear Fuel Limited), pour un montant total de 500 millions d’euros, afin de poursuivre son redressement. Cette opération marquera la dernière étape de la vaste restructuration de la filière nucléaire française décidée en 2016.

Une perte de 5 milliards

Cette restructuration a été rendue nécessaire par les pertes d’Areva qui s’accumulaient, à l’époque, à la suite de plusieurs opérations malheureuses. En 2014, l’entreprise qui était le fleuron de l’industrie nucléaire française a en effet terminé l’année avec une perte record de près de 5 milliards d’euros, ce qui a obligé l’État français à mettre sur pied, dans l’urgence, ce plan de sauvetage.

« La signature de ces accords définitifs marque l’aboutissement de plus de deux années de travail », a souligné Jean-Bernard Lévy, le PDG d’EDF. De son côté le président d’Areva, Philippe Varin, a salué « une étape majeure dans le processus de restructuration » du groupe nucléaire.

https://www.la-croix.com/Economie/France/restructuration-filiere-nucleaire-francaise-franchit-cap-decisif-2017-12-25-1200901839