L’ancien secrétaire d’État à l’industrie de François Hollande répond à Creusot-infos sur Framatome et sur l’avenir du nucléaire. Un dossier sur lequel il a été très impliqué quand il était à Bercy.
«Oui, je le dis clairement, en France il faut remplacer les anciennes centrales nucléaires par de nouvelles centrales EPR»
Depuis la victoire d’Emmanuel Macron à la Présidentielle et depuis sa défaite aux législatives, Christophe Sirugue n’a pas été très bavard. Et s’il continue d’aller sur le terrain, c’est plutôt en toute discrétion.
L’ancien secrétaire d’État à l’Industrie de François Hollande a cependant accepté de réagir à la décision d’EDF de donner rebaptiser Framatome, le désormais ancien AREVA NP. Christophe Sirugue parle aussi de l’avenir du nucléaire en France et il le fait sans langue de bois.
Comment réagissez-vous aux nouvelles orientations pour la filière nucléaire industrielle ?
Christophe Sirugue : «Pour moi, c’est une suite logique. La recapitalisation d’EDF en a fait un leader, pour redéfinir la stratégie nucléaire. C’était le choix du précédent Gouvernement et on assiste aujourd’hui à une concrétisation des décisions qui ont été prises. EDF pilote et a clairement fait le choix du nucléaire. C’est un démenti à ceux qui disaient que ce n’était pas possible».
Choisir le nom de Framatome pour nommer la filière c’est un bon choix ?
«C’est un choix intéressant, car il assume pleinement le lien d’EDF avec le nucléaire. Il faut moins de conflits, comme on a pu en avoir entre Henri Proglio, l’ancien patron d’EDF et Anne Lauvergeon l’ancienne patronne d’AREVA.
Les investissements importants, notamment sur la Forge du Creusot et dont j’avais connaissance quand j’étais au Gouvernement, ce sont des éléments déterminants, comme le seront les investissements sur les autres établissements de Framatome».
Le nucléaire reste une filière d’avenir ?
«La France a fait le choix du nucléaire civil pour l’essentiel de la production de son énergie électrique. J’ai toujours été favorable à un rééquilibrage avec les autres sources d’énergie. Mais il n’en demeure pas moins que le nucléaire conserve un poids important. C’est pour cela que nous avons besoin d’une filière sûre et soutenue dans le domaine de la recherche.
N’oublions pas que des pays ont fait le choix du nucléaire. Il n’y a donc pas de raison que l’on ne soutienne pas une filière pertinente et reconnue. Il faut l’assumer.
On ne va pas raconter des mensonges : On ne va pas, la France ne va pas se passer des centrales nucléaires. La prolongation des centrales doit être traitée par l’ASN, l’Autorité de Sûreté du Nucléaire. C’est la seule qui peut dire oui ou non au maintien et/ou à la prolongation de l’activité d’une centrale».
Attendez-vous des commandes de nouvelles centrales EPR ?
«Le choix de la recapitalisation de la filière, comme le choix d’EDF comme chef de file, s’inscrivent dans cette logique. C’est un choix stratégique qui a été fait sous François Hollande et qui n’est pas remis en cause. Maintenant il faut définir les moyens dont EDF dispose et cela dans la transparence.
Oui, je le dis clairement, en France il faut remplacer les anciennes centrales nucléaires par de nouvelles centrales EPR. Notre avenir énergétique en dépend. En ce sens, avoir une vraie filière nucléaire en France, comme le Général de Gaulle l’avait d’ailleurs décidé, est important. Mais cela ne doit pas interdire le développement d’autres sources et productions d’énergies».
Propos recueillis par Alain BOLLERY
http://www.creusot-infos.com/news/bourgogne-franche-comte/bourgogne-franche-comte/christophe-sirugue-on-ne-va-pas-raconter-des-mensonges-la-france-ne-va-pas-se-passer-des-centrales-nucleaires.html
NDLR : ATTENTION: la bête n’est pas morte ni en même en train de mourir. Amplifions la lutte contre un futur que nous ne voulons pas !
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