L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a estimé vendredi qu' »un travail significatif reste à réaliser par EDF et Framatome » avant le démarrage du réacteur nucléaire EPR de Flamanville, officiellement prévu par EDF fin 2018.
« Un travail significatif reste à réaliser par EDF et Framatome avant le chargement du combustible dans le réacteur pour justifier » notamment « la performance des systèmes de sûreté« , écrit le gendarme du nucléaire dans une note d’information publiée vendredi sur son site internet.
Cette note fait suite à l’audition le 7 février par l’ASN d’EDF, futur exploitant de cet EPR, et de Framatome, son fabricant.
Jeudi, le gendarme du nucléaire avait annoncé aux Pieux, près de Flamanville, une « anomalie notable » de soudures sur le circuit secondaire de l’EPR. EDF lui a déclaré un « écart significatif » sur ce sujet le 30 novembre.
Entendu jeudi dans la soirée par des députés à l’Assemblée nationale, le président de l’ASN Pierre-Franck Chevet a estimé que le sujet des soudures était « sérieux« .
« Je suis très très loin d’avoir une conclusion. Les objets n’ont pas été fabriqués suivant le niveau d’exigence qui était nécessaire à leur fonction de sûreté. On est au début d’un processus d’analyse« , a-t-il ajouté.
Aux Pieux, EDF a dit tabler toujours sur un chargement du combustible pour un démarrage de l’EPR fin 2018 et une mise en service commerciale en 2019.
Car l’entreprise s’est dite « confiante dans sa capacité à démontrer que ces soudures sont tout à fait aptes à répondre aux sollicitations qu’elles connaîtront« .
Mais interrogé par la députée LREM Barbara Pompili sur les conséquences du problème de soudures sur le chantier de l’EPR, M. Chevet a estimé qu’il était « très loin d’être en capacité de confirmer ce que dit EDF« .
Directeur de l’agence Wise-Paris et membre du groupe permanent d’experts pour les réacteurs nucléaires à l’ASN, Yves Marignac a, de son côté, jugé sur Twitter que ce « nouveau problème impacte gravement la sûreté sur l’EPR de Flamanville« , et que la démonstration de sûreté « prendra nécessairement du temps« .
Dans sa note d’information, l’ASN indique qu’elle « recueillera l’avis du groupe permanent d’experts pour les équipements sous pression nucléaires au second semestre 2018 » sur les soudures.
Jeudi aux Pieux, le chargé de mission nucléaire de Greenpeace France Yannick Rousselet a de son côté estimé que ce problème « pourrait avoir des conséquences extrêmement importantes« . « Le calendrier (de démarrage et mise en service ndlr), on en reparlera« , a-t-il lancé.
(©AFP / 23 février 2018 15h00)
https://www.romandie.com/news/EPR-de-Flamanville-un-travail-signicatif-a-effectuer-avant-le-demarrage-selon-l-ASN/893110.rom
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