EXTRAITS :
Faut-il se préparer à la fin de notre civilisation ou garder des raisons d’espérer ? À l’occasion du Salon du survivalisme, «Libération» pèse le pour et le contre.
Notre civilisation thermo-industrielle est-elle condamnée à disparaître ? Voici quatre raisons d’entrevoir un effondrement à relativement court terme et quatre raisons de cultiver l’optimisme.
Quatre raisons d’entrevoir un effondrement
1. L’état de la planète est alarmant…
2. Les ressources ne sont pas illimitées…
3. L’humanité s’enferme dans le déni…
4. Le scénario d’une crise nucléaire devient crédibl
L’indice dit au moins une angoisse grandissante. Selon un baromètre Ifop réalisé pour le ministère des Armées, qui l’a rendu public jeudi, la menace d’une attaque nucléaire inquiète 20% des sondés. Loin derrière les attentats terroristes, certes, mais beaucoup plus que l’année dernière (+9 points). Il est vrai que depuis quelques mois, le scénario d’une confrontation militaire entre puissances atomiques refait surface, poussé par les tensions dans la péninsule coréenne, et singulièrement entre la Corée du Nord et les États-Unis. Les essais nucléaires et les progrès en missiles balistiques réalisés tout au long de l’année dernière par Pyongyang ont crispé la communauté internationale, et Donald Trump au premier chef.
Ces tensions, aujourd’hui un peu retombées, se sont traduites par des actes. En février, Washington a annoncé accroître son arsenal nucléaire «tactique», des bombes atomiques de moindre puissance, dont l’emploi est donc moins tabou. Les États-Unis disaient réagir à une politique similaire de réarmement, décidée à Moscou. Cette escalade, même si elle n’atteint pas le niveau de tensions du plus fort de la guerre froide, illustre la «banalisation» de l’arme atomique, estime le chercheur Barthélémy Courmont, dans un texte paru en octobre. «La banalisation est le chemin qui peut conduire à la fin d’un tabou, celui de l’utilisation», écrit Courmont, qui rappelle ce que l’utilisation répétée d’armes atomiques pourrait entraîner : l’hiver nucléaire (une baisse très forte des températures à cause de nuages de poussière persistants). Soit la fin du monde, au moins tel qu’on le connaît.
Quatre raisons de cultiver l’optimisme
- L’entraide…
- La technologie…
- Quand on veut, on peut…
- La violence recule dans le monde
C’est difficile à imaginer, alors que la guerre en Syrie a tué plus de 350 000 personnes en sept ans, que la crise humanitaire causée par les bombardements saoudiens s’aggrave au Yémen, que les Rohingyas fuient les massacres ethniques en Birmanie, que plus de 200 000 personnes sont mortes dans la guerre contre les Narcos lancée il y a onze ans au Mexique, mais c’est un fait : sur le temps long, la violence recule dans le monde. Le chercheur en psychologie cognitive Steven Pinker a consacré une longue étude à ce processus de civilisation et à la violence entre les êtres humains. Il établit que les morts violentes étaient plus nombreuses dans les sociétés des «peuples premiers» que dans nos civilisations actuelles. Même les deux guerres mondiales du XXe siècle, détentrice de l’effroyable record du nombre de victimes en valeur absolue, ont fait moins de morts que les invasions mongoles au XIIIe siècle ou que la guerre civile chinoise au VIIIe siècle, en proportion de la population mondiale. «Il se pourrait bien que nous vivions l’époque la plus pacifique depuis que le genre humain existe», conclut même le professeur à Harvard. Le constat est particulièrement contre-intuitif si l’on s’en tient aux dernières années. C’est que, outre les attentats terroristes dans les pays occidentaux, synonymes d’irruption de la violence aveugle dans des sociétés pacifiées, le regain de tensions fait craindre la fin d’une période de relative paix mondiale. Dans une tribune parue cette semaine, trois anciens chefs d’état-major des armées, (un Américain, un Britannique et un Français, le général Pierre de Villiers) décrivent un état du monde «assez soudainement moins stable et plus dangereux». Et pointent une cause : le creusement des inégalités sociales. Et une conséquence, le monde se réarme. Jusqu’ici, tout va (à peu près) bien.
Par Coralie Schaub et Gurvan Kristanadjaja
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http://www.liberation.fr/france/2018/03/25/fin-du-monde-pourquoi-elle-est-pour-demain-ou-pas_1638424
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