Invité au ciné-débat du Mouvement de la paix le 25 avril, un ancien général demande l’élimination des armes nucléaires.
Trois questions à…
Francis Lenne, ancien général de brigade aérienne (2 étoiles) de 72 ans et membre de la Campagne Internationale pour l’abolition des armes nucléaires (ICAN).
Comment un ancien général en vient-il à prendre la parole contre les armes nucléaires ?
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, lutter contre ces abominations que sont les bombes atomiques, fait totalement partie de mon engagement de serviteur de l’État. En effet, dès 1992, notre pays s’est engagé à faire disparaître les armes nucléaires, en signant le Traité de non-prolifération de 1968. L’article 6 de ce traité prévoit que les États s’engagent à éliminer ces armes à brève échéance. Mais ce traité s’est transformé en supercherie et personne n’a respecté cet article. Après Hiroshima et Nagasaki, les états ont refoulé le traumatisme engendré par ces explosions en rationalisant cet acte : ils ont construit et inculqué l’idée que la bombe nucléaire assure la sécurité et la paix en servant de dissuasion. C’est faux et je me bats pour déconstruire cette théorie.
Que préconisez-vous ?
Il s’agit dès aujourd’hui de mettre en place un plan d’action pour que les industriels qui travaillent dans le nucléaire réorientent leurs activités. Il faut un désarmement pour retirer cette chape de plomb qui pèse sur les états… Mais si ce désarmement est brutal, ce sera catastrophique. Il faut donc s’y préparer et savoir réorienter les activités économiques vers des secteurs plus vertueux : environnementaux par exemple.
Vous vous engagez auprès de l’ICAN, vous participez à des débats, à des sittings : pourquoi cet engagement ?
Il faut communiquer pour mobiliser et sortir du déni face à la bombe nucléaire. Je soutiens la lutte contre le discours de justification de cet arsenal : une lutte qui commence par le vote aux élections européennes prochaines. Des gens sortent du déni… J’en suis sorti, et j’ai bon espoir qu’après l’adoption le 7 juillet 2017 d’un traité d’interdiction des armes nucléaires par l’ONU [non signé par la France, N.D.L.R.], la transition se fasse.
https://www.ouest-france.fr/bretagne/concarneau-29900/concarneau-un-ancien-general-contre-le-nucleaire-5729154
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