RISQUE NUCLÉAIRE : LES PRÉFETS TENUS DE FINALISER LES PLANS D’INTERVENTION AVANT JUIN 2019

La révision des plans particuliers d’intervention (PPI) autour des centrales nucléaires s’est quelque peu enlisée. C’est pourquoi le ministère de l’Intérieur a adressé le 1er août une instruction aux préfets leur rappelant leurs objectifs en la matière. Des objectifs contenus dans une instruction d’octobre 2016 qui présentait le tort de ne pas mentionner d’échéance pour leur réalisation.

Les préfets des départements sièges d’une centrale nucléaire doivent refondre les PPI en prenant en compte l’évolution de la doctrine nationale de réponse à un accident radiologique et le retour d’expérience de l’accident de Fukushima. Un guide d’élaboration leur a été adressé à cet effet en mai 2017. Selon un calendrier transmis à la commission d’enquête parlementaire sur la sûreté et la sécurité nucléaires, qui a remis son rapport le 5 juillet dernier, treize PPI doivent être finalisés entre novembre et décembre 2018, cinq d’ici la fin du premier trimestre 2019 et le dernier à la fin du premier semestre 2019. Ces éléments de calendrier « engagent » le ministère de l’Intérieur, avertit ce dernier à l’attention des préfets.

Les nouveaux PPI doivent intégrer trois évolutions majeures. Leur périmètre doit passer de 10 à 20 km autour des centrales. Cette extension doit conduire à élargir l’information du public et la réalisation de plans communaux de sauvegarde (PCS), rappelle l’instruction. En second lieu, les PPI doivent désormais planifier une mesure d’évacuation immédiate de 5 km autour des centrales contre 2 km actuellement. Enfin, une distribution de pastilles d’iode doit être réalisée dans le nouveau périmètre des PPI, soit dans un rayon de 20 km. L’instruction ne mentionne en revanche pas la consigne d’interdiction de consommation des denrées alimentaires pourtant prévue par la nouvelle doctrine.

Concernant les dispositions relatives aux autres installations nucléaires de base (INB) que les centrales nucléaires exploitées par EDF, le ministre reste dans le vague. « Les améliorations possibles de la doctrine concernant les autres installations nucléaires de base sont actuellement étudiées« , se contente-t-il d’indiquer laconiquement. La mission parlementaire demandait pourtant au gouvernement « d’aboutir rapidement » sur cette question en préparant également des PPI pour les principaux sites à risques d’Orano et du CEA (La Hague, Marcoule, Cadarache…).

Publié le 21 août 2018 à 16h47 par Laurent Radisson, journaliste, rédacteur en Chef délégué aux marchés HSE

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